02/11/2019 – 13h50 Montpellier (Lengadoc Info) – En février dernier deux trafiquants de drogue n’avaient pas pu être transférés de la prison de Béziers au tribunal de Narbonne où ils devaient être jugés en raison d’un manque de personnel pénitentiaire pour assurer le transfert. Ne pouvant être maintenus en cellule sans jugement, les deux hommes avaient tout simplement été relâchés alors qu’ils transportaient 26 kg de résine de cannabis lorsqu’ils avaient été arrêtés. Si l’affaire avait alors fait grand bruit dans les médias, il semblerait qu’il ne s’agissait pas d’un fait isolé mais d’une pratique malheureusement trop courante.
Une dizaine de personnes libérées à Montpellier faute de personnel
L’affaire de Béziers n’est effectivement pas un cas unique et selon un membre de l’Union Syndicale des Magistrats interrogé par France 3, la situation se serait produite une dizaine de fois à Montpellier rien que pour la fin de l’année 2018 :
« Lors du dernier trimestre 2018, dans la juridiction de Montpellier, 8 élargissements directement liés au manque de personnel ont eu lieu au tribunal correctionnel et deux en cour d’appel ! »
La cause de ces dysfonctionnements ? La réforme lancée en 2010 et qui prévoit que les transferts de détenus ne seraient plus assurés par la police ou la gendarmerie mais par du personnel pénitentiaire. Sauf que le nombre de gardiens de prison nécessaires a été sous-estimé avec seulement 800 personnes.
Si depuis, les effectifs concernés sont montés à 1 800 et que la situation tend à s’améliorer, près de 10 % des transferts n’ont pas été assurés cette année selon l’AFP.
Une situation qui reste problématique car ces transferts non-effectués compliquent la tâche aux magistrats et la situation ne satisfait personne : les procès sont retardés, les victimes attendent plus longtemps et les prévenus restent plus longtemps en détention préventive… sauf s’ils sont relâchés bien entendu…
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