21/07/2018 – 17h20 Barcelone (Lengadoc Info) – Est-ce la fin des poursuites judiciaires espagnoles à l’encontre des militants indépendantistes ? Si Carles Puigdemont et les cinq autres dirigeants catalans en exil ne risquent plus d’être arrêtés à l’étranger, ils sont, en revanche, toujours menacés d’incarcération s’ils revenaient en Catalogne ou en Espagne.
Carles Puigdemont libre de circuler en Europe
C’est donc une bonne nouvelle qu’a appris ce jeudi l’ex-président de la Catalogne, Carles Puigdemont, aujourd’hui en exil en Allemagne. La cour suprême espagnole a décidé de lever le mandat d’arrêt international à l’encontre des dirigeants catalans actuellement réfugiés dans plusieurs pays européens.
Une décision qui fait suite au refus de l’Allemagne d’extrader Carles Puigdemont en Espagne pour rébellion, seul le délit de malversation ayant été retenu. Ce n’est pas la première fois que cela arrive puisque la Belgique avait également refusé d’extrader l’ex-président de la Generalitat de Catalunya pour les mêmes motifs.
Confrontée à ces refus, Madrid a donc jeté l’éponge sur ce dossier, craignant que l’extradition des leaders indépendantistes uniquement sur le motif de malversation empêche la cour suprême espagnole de les juger pour rébellion.
L’Espagne maintient ses accusations à l’encontre des dirigeants indépendantistes catalans
Cette décision de mettre fin au mandat d’arrêt international ne met pas, pour autant, un terme aux poursuites judiciaires. En effet, si les six dirigeants catalans actuellement en exil revenaient aujourd’hui en Catalogne ou en Espagne, ils seraient immédiatement incarcérés à l’instar des neuf responsables indépendantistes actuellement détenus dans les prisons espagnoles.
De leur côté, les indépendantistes considèrent cette nouvelle situation comme une « victoire politique et judiciaire » d’après les mots de Quim Torra, actuel président de la Generalitat de Catalunya. Pour Carles Puigdemont, cette décision de la cour suprême espagnole démontre « l’immense faiblesse » du dossier de la justice espagnole à l’encontre des indépendantistes.
Vers une détente entre Madrid et Barcelone ? Pas si sûr…
La situation serait-elle en train de s’améliorer entre le pouvoir espagnol et les indépendantistes catalans ? Rien n’est moins sûr pour l’instant. L’arrivée au pouvoir des socialistes du PSOE à Madrid ne met pas, pour autant, fin au dialogue de sourds qui existait alors entre Barcelone et l’ex-premier ministre espagnol Mariano Rajoy.
Avec seulement 84 députés sur 350, le PSOE ne peut se permettre de lâcher du lest sur le dossier catalan, au risque de fâcher le Parti populaire (droite) et les libéraux de Ciudadanos.
Photos : Lengadoc Info
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