12/05/2021 – 11h00 Montpellier (Lengadoc Info) – Vives réactions lors de la publication de l’affiche de campagne de la République En Marche pour les élections départementales des 20-27 juin prochain, pour le canton de Montpellier 1. Cette affiche expose sans complexe Sarah Zemmahi, la remplaçante d’un candidat, porteuse d’un voile.
Une affiche qui fait polémique
Hélène Qvistgaard et Mahfoud Benali ont été de suite rappelés à l’ordre par le délégué général de LREM, Stanislas Guérini ainsi que le député LREM de Paris, jugeant cette affiche « incompatible avec les valeurs de leur mouvement ». Le délégué général de LREM a imposé clairement que si les candidats de cette liste ne changeaient pas leur photo de campagne, LREM leur retirera son soutien. Cette requête fut connue du grand public dans la réponse du 10 mai de Stanislas Guérini au tweet de Jordan Bardella qui s’était indigné de cette affiche avec port ostentatoire de signe religieux.
Cette affiche était destinée au canton numéro 1 de Montpellier où la communauté musulmane est très présente. Les problèmes liés à l’insécurité et à l‘absence de mixité sociale et culturelle dans les écoles sont légion dans ce secteur de Montpellier. Le président Macron s’est récemment rendu sur place, le 19 avril dernier, dans le quartier de la Paillade pour rendre visite aux habitants, comme il l’avait fait il y a quatre ans. Ces derniers se sont pourtant sentis abandonnés, et malgré avoir souligné les problématiques de pénurie d’emplois, de précarité, de rénovation urbaine, de manque de mixité sociale et culturelle et d’insécurité, les questions restent toujours sans réponse.
Une menace pour la laïcité
Il est néanmoins inquiétant de voir une telle affiche de promotion électorale, en particulier dans un contexte où le ministère de l’Intérieur, sous l’initiative de Marlène Schiappa (ex-secrétaire d’État à l’égalité homme-femme), lutte pour la laïcité et contre le séparatisme.
Pourtant la Mairie de Montpellier n’est pas en reste en ce qui concerne la laïcité. Reprenant la charte émise par l’Observatoire de la laïcité en 2018, Michaël Delafosse était le premier maire à prendre l’initiative pour sa ville en promulguant à son tour une charte pour la laïcité. Cette charte était destinée à régir l’attribution des subventions aux différentes associations de Montpellier. Elle a soulevé de nombreuses polémiques notamment chez des prétendus défenseurs de la laïcité.
Le projet était pourtant simple, toute association désireuse de recevoir des subventions se devait de signer la charte en respectant les principes d’égalité entre les hommes et les femmes. Sur les 750 associations montpelliéraines recensées, seulement 400 la signeront. Est-ce si étonnant dans une ville où l’ampleur et l’influence de la communauté musulmane ne cesse de croître ? La gauche elle aussi dans sa constante opposition s’est vue hostile à ce projet pointant du doigt une soi-disant stigmatisation des musulmans. Le combat pour l’égalité des hommes et des femmes fait pourtant partie intégrante des « oppressions systémiques » que cette gauche appelle à combattre.
Photos : Lengadoc Info/DR
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