05/05/2017 – 17h45 Montpellier (Lengadoc Info) – Tribune libre – Depuis l’épisode Whirlpool, nous sommes définitivement rentrés dans l’« Hunger Games campagne » sur le modèle du roman de Suzanne Collins. Ce jeu consiste à confronter les nouveaux pauvres du District 12 au fameux Capitole, représenté en l’espèce par cette classe politique aseptisée dont Emmanuel Macron offre l’image la plus chimiquement pure.
Hunger Games, c’est l’affrontement « France d’en haut » contre « France d’en bas »
Le top départ a été donné dés le premier tour avec l’affaire Pénélope. Un superbe téléfilm à épisodes, dont le scénario bien calibré favorise la dépendance qu’impose le suspens, chaque jour apportant de nouvelles révélations auxquelles le citoyen s’abreuve jusqu’à plus soif. L’affaire est rondement menée par le Canard enchaîné jusqu’à l’expulsion du candidat, lessivé par le scrutin. Son chemin de croix s’achève en apothéose lorsque ce dernier consent à son propre sacrifice.
Tous les ingrédients d’un politic game sont ici réunis, immédiatement convertible en jeu vidéo dans lequel tous les coups sont permis pour éliminer l’adversaire.
Une maîtrise absolue pour manipuler les masses
Jusqu’ici, les plateaux télé reproduisaient parfaitement les jeux cruels d’affrontements décrits dans la trilogie Hunger Games. Les élites y sont représentées comme aseptisées : leur soudaine confrontation à la réalité d’une société archaïque et violente est un choc pour ceux et celles qui croient au progressisme défendu par les néo-socialistes aux dents blanches.
Les débats à onze créent une nouvelle intimité entre le personnel politique et le public. Longues de plus de 3 heures, s’achevant dans la nuit, ces mises en scène laissent croire à l’électeur qu’il va partager son lit avec les candidats. C’est que l’Emission politique est sensée apporter le piment nécessaire au renouvellement du genre. On va d’un candidat à l’autre comme les saisons d’une même série épuisante dans laquelle les citoyens, menacés par l’addiction, adoptent progressivement l’expression ahurie du lapin devant les phares d’une voiture.
L’élimination en continue des perdants
Depuis ces derniers mois, le rythme de l’élection fait tomber les prétendants les uns après les autres. Une véritable cadence infernale, entrecoupée par des séquences plus légères dans lesquelles le champagne de la Rotonde ou les confidences de Brigitte prennent le pas sur les inquiétudes légitimes de la France périphérique.
La tragédie d’Amiens met en scène une nouvelle confrontation. Après celle des sans-dents et des analphabètes, ce sont les révoltés du fameux District 12 qui s’opposent à l’Oligarchie du Capitole. Marine Le Pen est cette nouvelle Katniss Everdeen, les flèches en moins. Tandis que Jacques Attali, avec ses allures de président Snow, commentait une nouvelle « anecdote » de la bataille.
François de MAISTRE
Photos : DR
Lengadoc-info.com, 2017, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine