29/04/2017 – 16h55 Montpellier (Lengadoc Info) – Tribune libre – « Salauds de pauvres ». Emmanuel Macron en tête, c’est la sur-représentation des cadres, des bobos et des immigrés. C’est la gauche Terra Nova, les gagnants de la mondialisation qui ont plébiscité le « oui » à la Constitution européenne en 2005, à rebours du vote national. Leur vote est l’expression d’un égoïsme de classe décomplexé : favorables à l’accueil massif de migrants, tant par idéologie droit-de-l’hommiste que par intérêt, ils vouent et revendiquent un mépris abyssal pour les classes populaires de souche. Les salauds de pauvres !
Les mondialistes contre le Peuple : le libéralisme intégral contre le protectionnisme
D’un côté, le héraut de la « mondialisation heureuse ». De l’autre, la candidate du retour à la nation. Derrière l’impression de chaos politique, un nouveau clivage se dessine, avec une dimension sociale frappante. Il existe en effet une opposition sociale très forte entre d’une part les électorats de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, et d’autre part, ceux d’Emmanuel Macron et de François Fillon.
Les deux premiers invoquent le « Peuple » dans leurs slogans de campagne, alors que les seconds s’emploient à les stigmatiser sous le terme de « Populistes ».
Le choc politique est là, brutal et sans appel. Les deux partis qui se sont partagés le pouvoir depuis 1981, le fameux UMPS, voient leur candidat éliminé. Leur score cumulé est de 26 % des suffrages exprimés, au lieu de 56 % lors de la présidentielle précédente. Les deux grandes forces qui se sont succédées à la tête du pays depuis trois décennies sont devenues des forteresses vides, peuplées de généraux sans armée.
La droite populaire a migré vers le Front National. François Fillon n’a recueilli que 7 % du vote ouvrier, 15 % si on ajoute les employés, alors que les ouvriers ont voté à 40 % pour Marine Le Pen. Les actifs confiants en leur réussite sociale présente ou à venir ont trouvé, eux, en Emmanuel Macron, une réponse à leur espérance personnelle.
Emmanuel Macron, une promesse positive pour les gens bien dotés
La mondialisation qu’incarne parfaitement bien le candidat En Marche, est cette promesse très positive pour ceux et celles qui sont persuadés d’être bien équipés pour affronter une société de concurrence généralisée. C’est le mantra publicitaire faisant du citoyen un consommateur voltigeant au gré de ses humeurs et de ses tentations. Selon l’institut BVA, Emmanuel Macron atteint ses meilleurs scores parmi les personnes qui s’identifient aux « classes moyennes supérieures et aux catégories aisées ». 40 % des cadres supérieurs disent avoir voté pour Emmanuel Macron !
Dans sa préface à La Révolte des élites de Christopher Lasch, Jean-Claude Michéa les décrit en ces termes : « Profondément enracinées dans l’économie planétaire et ses technologies sophistiquées, culturellement libérales, c’est-à-dire modernes, ouvertes, voire de gauche, les nouvelles élites du capitalisme avancé, celles qui contrôlent le flux international de l’argent et de l’information, manifestent, à mesure que leur pouvoir s’accroît et se mondialise, un mépris croissant pour les valeurs et les vertus qui constituaient autrefois l’idéal démocratique. Enclavées dans leurs multiples réseaux au sein desquels elles nomadisent perpétuellement, elles vivent leur enfermement dans le monde humainement rétréci de l’économie comme une noble aventure cosmopolite, alors que chaque jour devient plus manifeste leur incapacité à comprendre ceux qui ne leur ressemblent pas : en premier lieu les gens ordinaires de leur propre pays ».
Peut-on imaginer analyse plus juste des partisans d’Emmanuel Macron ? Il est le candidat de ceux qui considèrent que tout ce qui n’est pas quantifiable n’a pas de valeur, de ceux qui n’ont pas d’idées mais uniquement des intérêts, de ceux qui n’aspirent qu’à une chose : être leur propre législateur et vivre pour eux-mêmes.
François de MAISTRE
Photos : DR
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