19/04/2017 – 19h25 Washington (Lengadoc Info) – Donald Trump entend mettre en application au plus vite son slogan de campagne sous le double principe : « Acheter américain et embaucher américain ». C’est une nouvelle fois par la voie de l’Ordonnance que le Président des Etats-Unis d’Amérique choisit d’agir.
Donald Trump signe dans le Wisconsin un décret pour défendre le « made in America »
Comme il l’affectionne, c’est sur le terrain que le Président américain a décidé de signer ce nouveau décret, à l’occasion d’une visite de l’entreprise Snap-On, un producteur d’outils installé à Kenosha dans le Wisconsin. Pour défendre le « made in America », l’un des volets du texte vise à privilégier l’utilisation de biens fabriqués localement dans les contrats publics fédéraux.
L’Alliance des manufacturiers américains s’est félicitée de cette initiative dans un communiqué, espérant qu’elle se concrétise rapidement. « C’est une bonne première étape, mais le vrai test sera lorsque les Agences Gouvernementales reverront leurs procédures et recommanderont effectivement des actions pour appliquer le Buy American Act », précise le texte.
Autre volet clé, l’objectif est de durcir les règles de recours aux travailleurs étrangers très qualifiés. L’ordre exécutif demandera « la stricte application de toutes les lois gouvernant l’entrée aux Etats-Unis de la main-d’œuvre étrangère dans le but déclaré de créer des salaires plus élevés et des taux d’emploi plus élevés pour les travailleurs aux Etats-Unis », a rapporté l’un des responsable de l’exécutif, cité par l’AFP.
Concrètement, le texte appellera les Départements d’Etat, du Travail, de la justice et de la Sécurité Intérieure à renforcer les mesures « contre la fraude et les abus » du système migratoire.
Donald Trump marque sa préférence pour « une immigration basée sur le mérite »
Le Président Américain a pour objectif la mise en cause du programme de visas « H-1B » mis en place il y a une trentaine d’années, dont l’enjeu initial était de faciliter l’entrée de personnel qualifié doté de compétences très recherchées. Chaque année, les Etats-Unis en délivrent quelque 85 000 pour une demande qui a dépassé en 2016 les 230 000.
Ces permis de travail, d’une durée de trois ans, renouvelables une fois, destinés aux scientifiques, ingénieurs et programmateurs informatiques, sont utilisés en grande partie par les Indiens. C’est vrai que Bangalore, capitale de l’Etat du Karnataka situé dans le sud de l’Inde, est considérée comme un pôle de compétence d’importance mondiale concernant les logiciels informatiques, la biochimie et l’aérospatiale. Y sont installés par exemple : Google, Microsoft, Yahoo, Amazon, IBM, Axa, Accenture, Capgemini, Schneider Electric et…. Goldman Sachs !
Ils étaient près de 120 000 dans ce cas en 2015, contre 18 300 issus de Chine et moins de 1 500 venus de France. Les firmes indiennes comme Tata, Infosys et Tech Mahindra sont parmi les plus gros utilisateurs, loin devant les Google, Apple ou Microsoft qui y ont très peu recours.
La Maison-Blanche critique ce programme « appliqué de façon néfaste pour les travailleurs américains ». Elle estime au contraire qu’il a entraîné l’arrivée de travailleurs « peu qualifiés et peu payés ». Avec comme effet pervers de freiner la progression des salaires des ingénieurs et programmateurs américains. Début Avril, Washington a déjà annoncé un renforcement des contrôles, visant entre autres à vérifier la compétence des candidats.
Mais ce n’est pas par Décret que le Président Américain pourra réformer le système migratoire. Une réforme législative devra être promulguée mais fait l’objet pour l’instant d’âpres négociations. Donald Trump ayant bien des difficultés à faire adopter ses réformes au Congrès, à l’image du récent bras de fer sur la remise en cause de l’Obamacare, la réforme de santé emblématique de Barack Obama.
François de MAISTRE
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