29/03/2017 – 18h45 Cayenne (Lengadoc Info) –Les graves événements qui se déroulent en Guyane sont la traduction d’une dégradation des conditions économiques et sociales qui ne datent pas d’hier. Un article de RFI en date du 20 Avril 2007 pointe l’immigration massive de clandestins, évalués à l’époque à 20 %, comme étant « un facteur de chômage et d’insécurité ». Et Christiane Taubira, député et membre du Parti radical de gauche, de faire une déclaration qui prend acte de cette situation :
« Nous sommes à un tournant identitaire, les Guyanais de souche sont devenus minoritaires sur leur propre terre »
Jean Cesto, alors Conseiller municipal de Matoury, ajoute : « La xénophobie est croissante en Guyane. Jusqu’à présent, cela n’a pas dégénéré. Mais je redoute le jour où les Guyanais décideront de faire justice eux-mêmes. L’Etat doit rétablir son autorité sur le territoire ». Cette appréciation de l’existant n’est que le reflet du sentiment de la population locale qui n’en peut plus de cette immigration illégale.
Déjà, en 2007, des milices musclées incendiaient des squatts occupés par les clandestins…
« La Palestinisation de la Guyane »
Antoine Karam, Président du Conseil Régional de Guyane, confirmait le diagnostic de Christiane Taubira. Il invitait « mes amis du Parti socialiste et de SOS-Racisme à venir deux mois en Guyane au lieu d’y passer 48 heures ». Il déplorait le repli des communautés sur elles-mêmes, bien conscient que les sociétés multiculturelles sont des sociétés multiconflictuelles.
Dans un autre Territoire d’Outre Mer, c’est le même constat qui fait dire à Ali Souf, Président de l’Association des Maires de Mayotte. « Les électeurs approuvent le durcissement des lois contre les immigrés et ils sont peu nombreux à se dire choqués quand des milices organisent des battues contre les clandestins ».
Le droit du sol remplacé par le droit du sang ?
C’est la proposition choc que fait en juillet 2005 François Baroin alors Ministre de l’Outre-mer dans le gouvernement de Dominique de Villepin : remplacer le droit du sol par le droit du sang dans les DOM-TOM ! « Les enfants comoriens susceptibles d’acquérir la nationalité française par le droit du sol seront bientôt plus nombreux que les Mahorais » s’alarme Ali Souf.
Les règlements de compte entre orpailleurs, par exemple, participent à cette explosion de la criminalité : 84 meurtres en 2006 pour une population de 200 000 habitants.
Les élus dénoncent les classes surchargées et la baisse du niveau scolaire. Les hôpitaux n’arrivent plus à faire face à l’afflux de patients. Les rues sont peu sûres et le travail fait cruellement défaut.
Réunis en congrès en Novembre 2006, les Maires de Guyane, de Guadeloupe et de Mayotte réclamèrent un renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine.
« Pour éviter qu’un jour la situation ne devienne incontrôlable et que des violences contre les étrangers ne dégénèrent ».
Christiane Taubira réclame la préférence nationale en Guyane
En consultant le site du parti de Christiane Taubira, le Walwari, on découvre une proposition pour « Une Charte de la citoyenneté sociale » visant à encourager le recrutement de Guyanais dans tous les secteurs d’activité, et notamment dans ceux dont ils sont systématiquement écartés.
Si Christiane Taubira a toujours combattu la préférence nationale prônée par le Front National, elle n’hésite pas en terre de Guyane à encourager cette même préférence nationale afin de répondre aux défis de cette DOM-ROM pour Département et Région d’Outre-Mer.
Germanicus
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