31/10/2016 – 18h20 Madrid (Lengadoc-info.com) – C’est un vote qui pourrait bien mettre un terme à dix mois de crise politique en Espagne. Ce samedi 29 octobre, le président du Parti Populaire, Mariano Rajoy, a été réélu à la présidence du gouvernement espagnol.
Les socialistes et les libéraux volent au secours de Mariano Rajoy
La réélection de Mariano Rajoy n’aura pas été une mince affaire. Depuis les élections législatives du 20 décembre 2015, les députés espagnols ont été incapables de voter une majorité parlementaire qui aurait pu permettre la mise en place d’un gouvernement. Maintenu au poste de président du gouvernement pour le traitement des affaires courantes et malgré une nouvelle élection législative le 26 juin dernier, il aura fallu dix mois à Mariano Rajoy pour parvenir à trouver une majorité.
Une majorité qui semble d’ailleurs bien fragile. Pour se maintenir au pouvoir, le Parti Populaire a du s’allier aux 32 députés du parti libéral Ciudadanos mais surtout compter sur l’abstention de 68 députés socialistes du PSOE qui ont refusé de bloquer de nouveau la mise en place d’un gouvernement.
La stratégie « Podemos » de Mariano Rajoy
Pour parvenir à se faire réélire, Mariano Rajoy a mis en place une stratégie de marginalisation du PSOE. En pointant du doigt Podemos, en faisant de ce parti une menace pour la stabilité de l’Espagne, Mariano Rajoy a donné une légitimité au parti d’extrême gauche. Pire, il a contraint les socialistes à se positionner par rapport à Podemos. Or au PSOE, le sujet divise et certains sont favorables à une alliance avec ce parti alors que d’autres lui préfèrent une alliance avec la droite. Si l’on rajoute les divisions sur la question de l’indépendance de la Catalogne (le parti est favorable au maintien de l’unité espagnole alors que les électeurs de gauche réclament majoritairement un référendum sur la question), les socialistes ont été incapables de proposer un gouvernement.
Une marge de manœuvre limitée pour Mariano Rajoy
Malgré les résultats du vote de ce 29 octobre, Mariano Rajoy risque d’avoir beaucoup de difficultés à gouverner. Avec seulement 137 députés sur 350, le Parti Populaire devra obligatoirement composer avec au moins les députés libéraux de Ciudadanos. C’est la première fois qu’un gouvernement espagnol aura aussi peu de députés acquis à sa cause. Les méthodes autoritaires de Mariano Rajoy pourraient désormais avoir beaucoup de mal à passer.
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