30/10/2016 – 14h20 Montpellier (Lengadoc Info) – Au cinéma le survivalisme a longtemps été cantonné aux films post-apocalyptiques. Avec Captain Fantastic, le réalisateur Matt Ross met fin à cette tradition et confronte ce mode de vie atypique à la réalité de la société américaine actuelle. Un film touchant qui soulève d’importantes questions quant au fonctionnement de notre société.
Viggo Mortensen, un papa « fantastic »
Ben (Viggo Mortensen) est père de six enfants qu’il élève avec sa femme, Leslie, dans une forêt du Nord Ouest des États-Unis depuis 10 ans. Complètement isolés du reste de la société américaine, Ben et Leslie éduquent leurs enfants selon les principes survivalistes. Au fond des bois, les journées sont rythmées par l’enchaînement des séances de crossfit, de close combat (où les enfants apprennent à tuer et à se défendre), de chasse à l’arc ou au couteau, de lecture des grands penseurs ou encore de l’entretien du potager. Brillants et érudits, les enfants de Ben et Leslie sont de véritables « philosophes-rois ».
Gravement malade, Leslie est hospitalisée chez ses parents, à plusieurs milliers de kilomètres. Lorsque Ben et ses enfants apprennent que Leslie est morte, sont contraints de quitter leur forêt pour assister aux funérailles. Un voyage au sein de l’Amérique de l’ultra-consommation qui pourrait bien être fatal à l’harmonie de cette famille. Confronté au « monde réel », Ben devra faire des compromis pour garder ses enfants intellectuellement et physiquement supérieurs aux enfants de leur âge, mais absolument inaptes à la vie en société.
Captain Fantastic, le héros de l’anti-capitalisme
A travers l’histoire de Ben et de ses enfants, Matt Ross cherche à sensibiliser le public aux méfaits du système capitaliste et la consommation à outrance. Un film qui relate un peu l’enfance du réalisateur : « Quand j’étais enfant, je ne dirais pas que l’on vivait coupés du monde, mais nous vivions dans des communautés en Californie du Nord et dans l’Oregon, au milieu de nulle part, sans télévision ou accès à la plupart des innovations technologiques ». Du coup il n’est pas étonnant d’apprendre que Matt Ross a fait signer aux acteurs jouant les enfants de Ben, des contrats interdisant la malbouffe, les iPad ou les portables sur le tournage.
Pour autant, Captain Fantastic reste un film inclassable politiquement. Si certains aspects laissent à penser que le film se construit autour de la pensée anarcho-libertaire, (promotion du philosophe anarchiste Noam Chomsky, assimilation du fascisme au capitalisme, critique des religions et notamment du puritanisme chrétien), on est loin du mode de vie des communautés hippies. La vie de Ben et de ses enfants est une vie de discipline, de rigueur, où les enfants sont encouragés à dépasser leurs limites. Quant à la religion, si on peut dire que le Christianisme en prend plein les dents (« On ne doit jamais se moquer des gens… sauf des chrétiens »), on retrouve tout au long du film, des références à la pratique du paganisme… à commencer par le marteau de Thor que porte Viggo Mortensen.
En fait, si il fallait trouver une phrase pour résumer l’esprit de Captain Fantastic, ça serait une citation qui revient à plusieurs reprises dans le film : Pouvoir au peuple et mort aux vaches !
Photos : DR
Lengadoc-info.com, 2016, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
Un film bouversant et édifiant qui ne laisse pas indifférent et nous interroge sur notre mode de vie occidental.
A voir.
Absolument bouleversant, objectif, réaliste.
Une petite claque à ceux qui n’auraient pas encore réalisé à quel point nous sommes manipulés par la société de consommation et d’idéologies diverses sont la réligion.