23/09/2014 – 18H00 Glasgow (Lengadoc-info.com) – La victoire du non (55% contre 45% de oui) lors du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse qui s’est déroulé ce jeudi est largement salué par les principaux dirigeants de l’Union Européenne et des puissances étrangères, qui avaient peur qu’une victoire du « oui » n’entraîne la montée des velléités séparatistes dans leurs propres pays.
Néanmoins, à regarder de plus près les statistiques liées à ce vote, on observe à nouveau une nette fracture entre les aspirations de la jeunesse écossaise, qui a voté majoritairement en faveur de l’indépendance, et les retraités ainsi que les immigrés (tous les résidents anglais, européens ou extra-européens pouvaient voter à l’occasion de cette consultation populaire) qui se sont prononcés pour le maintien dans le Royaume-Uni.
Ainsi, 71% des 16-17 ans, 48% des 18-24 ans, 59% des 25-34 ans et 52% des 35-44 ans ont voté pour l’indépendance , alors que 57% des 45-54 ans et 73% des 65ans et + ont voté contre . La peur de perdre les privilèges acquis avec la couronne britannique et l’inquiétude sur les retraites auront sans doute peser sur le vote des retraités.
Les électeurs conservateurs ainsi que les travaillistes ont également voté majoritairement pour l’union (95% et 63%) alors que les sympathisants du Scottish National Party ont voté à 86% pour le oui.
John Curtice, professeur de Sciences politiques à l’université de Strathclyde, a analysé le vote non de la façon suivante auprès de la BBC: » Le Non a été généralement plus élevé dans les quartiers à forte population immigrée, ainsi que dans les zones regroupant des personnes âgées, la classe moyenne haute, mais également dans la moitié la plus rurale de l’Ecosse. »
En effet, si les immigrés fraîchement arrivés semblent avoir voté Oui – le SNP d’Alex Salmond ayant fait beaucoup de promesses électorales à cette catégorie spécifique de population et notamment la promesse d’une hausse de l’immigration chaque année – ceux installés de longue date ont voté majoritairement non.
Les jours précédents le vote, les derniers sondages communautaires établissaient que 2/3 des pakistanais (100 000 résidants) et 63% des 500 000 anglais autorisés à voter comptaient voter Non au référendum. Ces 600 000 voix additionnés au autres communautés immigrées d’Ecosse (proche de 900 000 soit, 17% de la population) expliquent en partie les 300 000 voix d’avance en faveur du Non.
« En fait, les responsables de ce fiasco, ce sont avant tous les dirigeants indépendantistes comme Salmond. » commente Steve, un habitant de Glasgow, sans emploi. « Des années de politique en faveur de l’immigration, des années de privilèges sociaux qui leur sont accordés. Voilà les remerciements. Si ça continue comme cela, nous allons disparaître, et on devra en plus dire merci » clame-il avec colère.
Il est à noter qu’à contrario, en raison du « droit du sol » existant en Ecosse et jamais remis en question (au contraire) par Alex Salmond, plusieurs centaines de milliers d’écossais ou de descendants d’écossais expatriés n’ont pas pu prendre part à ce référendum, contrairement aux immigrés de fraîche date.
Si au sein du camp nationaliste écossais, c’était ce matin la tristesse et la consternation qui primait, les leaders des institutions étrangères n’ont pas lésiné sur les ingérences et les commentaires , de José Manuel Barroso, président de la Commission Européenne, à AndersFog Rasmussen, secrétaire général de l’OTAN, en passant par Mariano Rajoy, Premier ministre espagnol ou Martin Schultz, président du Parlement Européen.
Quoi qu’il en soit, une des leçons à tirer de ce référendum, c’est que les Ecossais de souche ont voté majoritairement pour l’indépendance de leur pays, ce qui signifie qu’ils ne sont désormais plus maîtres dans leur propre pays.
Source : Breizh-info