18/07/2020 – 15h55 Anduze (Lengadoc-info.com) –Aujourd’hui cap vers la région des Cévennes et le monastère de Cabanoule. Ce monastère est une ancienne ferme achetée par les soeurs en 1969. Divine Box vous raconte son histoire en trois minutes, et vous donne la situation actuelle du monastère. C’est parti !
Des débuts en fanfare
Le monastère de Cabanoule est issu de la volonté, dans les années 60, de sept soeurs de l’abbaye trappiste Notre-Dame des Gardes, jeune et dynamique. Cette communauté a un charisme particulier pour la prière pour la paix entre les chrétiens. L’idée de fonder une communauté dans l’une des régions où catholiques et protestants se sont déchirés, notamment entre 1685 (révocation de l’édit de Nantes) et 1787 (édit de tolérance entre les catholiques et les protestants), fait donc petit à petit son chemin.
La volonté des soeurs se précise ensuite, et elles font appel aux autorités ecclésiales qui s’empressent de donner leur accord. Mais il faut également convaincre les autorités protestantes. Pour cela a lieu la première réunion du projet en octobre 1968. Elle rassemble le père abbé de Bellefontaine, la mère abbesse des Gardes et le Pasteur Paul Bastian. Au départ, les curés et pasteurs du coin sont plutôt réticents envers ce projet, car il pourrait créer des perturbations dans la région. Mais au fil des discussions, leurs doutes se dispersent petit à petit, et le projet s’affine !
Le projet défini finalement va bien à tout le monde : une maison ouverte à tous, des soeurs vivant du travail de leurs mains ainsi que du partage des offices liturgiques (selon l’esprit des Cîteaux). Dès lors, les échanges se multiplièrent et en novembre 1968 le projet se concrétise ! Le monastère est ainsi inauguré en grande pompe en 1970 : évêque, pasteurs, protestants, et même un père orthodoxe sont présents pour souhaiter la bienvenue aux soeurs.
Malheureusement, les débuts sont compliqués pour ces-dernières. L’ambiance générale de mai 68 ainsi que du Concile Vatican II ne les aident pas à s’intégrer dans la région. De plus, les soeurs, qui étaient habituées à être dans un monastère de soixante moniales, se retrouvent à sept. La cohabitation dans des conditions précaires (il a fallu rénover le monastère) est plus rude, mais les sept soeurs restent fidèles aux prières et continuent de travailler.
Un monastère dynamique
Le monastère de Cabanoule devient rapidement est une vraie fourmilière, car le travail manuel est inscrit au coeur de leur vie de cisterciennes-trappistines. Cet artisanat monastique leur permet de s’accomplir en tant que moniales, ainsi que de subvenir aux besoins financiers de la communauté. Voilà donc les soeurs :
- au rucher
- au poulailler
- avec leurs chèvres pour en faire du fromage
- à l’atelier d’huile essentielle de lavande !
En plus, ce travail manuel, parfois éprouvant, permet aux soeurs de pouvoir créer des liens particuliers avec les habitants de la région. Eh oui, des religieuses sur des tracteurs, ça dépote ! Un couple âgé de la région propose même d’aider les soeurs pour leur récoltes mais aussi de subvenir à leurs besoins lorsque les récoltes ne sont pas très bonnes. En plus des soeurs sur les tracteurs, le voisinage est aussi heureux de voir la lumière de la chapelle et le recueillement des soeurs.
Le monastère de Cabanoule aujourd’hui
Aujourd’hui le monastère est composé de douze soeurs qui vivent paisiblement sur place en priant pour la paix entre chrétiens au rythme de dialogue et de retraite oecuménique. Elles vont fêter les 50 ans de leur fondation cette année (2020 – 1970). La gamme de leurs produits monastiques a quelque peu changé, car aujourd’hui, les soeurs :
- cultivent des oliviers afin de produire de l’huile d’olive
- confectionnent des bougies à la cire d’abeille
- cultivent leurs légumes dans le potager
- remplissent des petits sachets de graines de lavandin
- et, bien sûr, produisent les délicieuses rocamandines !
Le monastère accueille par ailleurs régulièrement des hôtes, venus se ressourcer quelques jours !
Les délicieuses rocamandines
Les rocamandines du monastère de Cabanoule sont une recette unique de pâte d’amande, enrobée de chocolat et saupoudrée d’amandes grillées. Surnommées cabanoulettes par les habitants de la région, ces gourmandises ont remplacé la production de fromages de chèvre, abandonnée à cause de son rythme effréné et des normes draconiennes d’hygiène.
Et pour découvrir les produits du monastère de Cabanoule ?
Le mieux est bien sûr de se rendre sur place : monastère de la Paix-Dieu, 1064 Chemin de Cabanoule, 30140 Anduze. Sinon, vous pouvez cliquez ici pour acheter en ligne les produits du monastère de Cabanoule.
Photos : DR
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