08/05/2015 – 14h00 Édimbourg (Lengadoc-info.com) – Énorme surprise au Royaume-Uni. Hier encore, c’était quasiment entendu : les Travaillistes allaient remporter les élections générales du 7 mai. Eux-mêmes l’ont cru jusqu’à la dernière minute, même s’ils admettaient qu’ils devraient peut-être composer avec le Scottish National Party (SNP). Les Conservateurs étaient censés subir l’usure du pouvoir malgré l’amélioration de la situation économique du pays. Ils remportent en fait un succès sans appel. Ils obtiennent 310 sièges sur les 623 pour lesquels le résultat est connu à cette heure, alors que la plupart des résultats encore en suspens concernent des régions conservatrices ; ils devraient être majoritaires à eux seuls dans le parlement britannique, qui compte 650 sièges.
Certains commentateurs prophétisaient la fin du bipartisme au Royaume-Uni. En réalité, le scrutin a été très défavorable aux petits partis. Les Libéraux-démocrates de Nick Clegg perdent 45 sièges, n’en conservant que 8 et les Conservateurs peuvent désormais se passer d’eux pour gouverner. Malgré son succès dans les urnes avec près de 13 % des voix, l’UKIP anti-européen et anti-immigration ne remporte qu’un seul siège.
En fait, le bipartisme n’a disparu qu’en Écosse… mais au profit du monopartisme : le SNP rafle presque tout, passant de 6 à… 56 sièges sur 59. Et l’essentiel de leurs gains sont acquis au détriment des Travaillistes qui ne conservent qu’un seul de leurs 40 sièges écossais, à Édimbourg sud. Les Lib-Dems conservent aussi un siège, le plus septentrional d’Écosse, celui des Orcades, et les Conservateurs le plus méridional, Dumfriesshire, Clydesdale & Tweeddale. Dans le Renfrewshire, l’un des principaux leaders du Labour, Douglas Alexander, plusieurs fois ministre, patron de la stratégie électorale des travaillistes, élu sans discontinuer depuis 1997, est défait par une étudiante nationaliste de 20 ans, Mhain Black ; celle-ci serait la plus jeune parlementaire britannique depuis… 1667 !
Ce résultat est certainement à mettre au crédit de Nicola Sturgeon, leader du SNP, qui a montré dans la campagne électorale un talent médiatique certain, et du député Angus Robertson, chargé de l’organisation des élections au SNP, lui-même réélu à Moray avec près de 50 % des suffrages.
Au Pays de Galles, le Plaid Cymru conserve ses trois sièges. En Irlande du Nord, le Sinn Fein perd l’un de ses cinq sièges au profit des Unionistes.
Source : Breizh Info