13/11/2014 – 09h00 Montpellier (Lengadoc-info.com) –
Etudiant en droit, adhérent à Debout La France (DLF) et co-responsable de l’UNI Montpellier, Florent Jacques est un jeune militant de 22 ans. Il a accepté de répondre aux questions de Lengadoc Info sur l’engagement des jeunes en politique.
Florent Jacques bonjour, comment et quand avez vous décidé de vous engager en politique ?
Je suis issu d’une famille qui a toujours été intéressée de près ou de loin à la chose publique et dès le collège, j’ai eu cette envie de m’intéresser à la politique. Mon grand-père était gaulliste et j’ai toujours eu cette attirance pour la vie de la cité. Mais c’est à partir de mon entrée à l’université que j’ai intégré l’UMP, le parti de droite qui était mis le plus en avant. Et puis, au fil du temps mes idées ont changé, elles ont progressé. J’ai quitté l’UMP pour intégrer DLF l’an dernier.
Mon engagement en politique est donc très ancien et certains ont du mal à le croire mais déjà en 2002, j’avais dix ans et j’adorais le discours de Jean-Pierre Chevènement qui n’était pas pourtant le candidat préféré dans ma famille.
Qu’est ce qui pousse aujourd’hui un jeune à rejoindre DLF ?
On a eu à la fin des années soixante une énorme fracture idéologique entre les jeunes, les étudiants, les lycéens et on assiste depuis le début du 21ème siècle, à un déclin de l’idéologie où la jeunesse prend ses distances avec les acteurs institutionnels de la politique. Ils n’ont plus aucune confiance envers nos dirigeants mais par contre, je crois qu’il reste une flamme au sein de la jeunesse qui ne s’éteindra jamais, c’est l’envie de participer au débat public.
Les idées souverainistes séduisent à la fois un public averti et un public délaissé. Un public averti parce qu’il est vrai que cela touche des questions qui ne sont pas évidentes à comprendre, à acquérir. C’est vrai que le souverainisme, le patriotisme, l’idée de l’étatisme peuvent être des idées délicates à manier pour un jeune qui vient de se lancer dans la vie politique. Mais on voit que les jeunes se sentent délaissés par le pouvoir, que celui-ci échappe même à ceux qui devraient gouverner. Ce n’est pas pour rien si les partis souverainistes ont le vent en poupe, ce n’est pas pour rien que les partis populistes reprennent ces idées. C’est un courant de pensée qui s’impose actuellement. D’autant plus que la fracture idéologique qui existait avant entre jeunes de Droite et jeunes de Gauche tend à disparaître. Aujourd’hui, la fracture se fait sur des questions qui sont à la fois plus générales et plus concrètes : l’Union Européenne, l’écologie, la mondialisation, etc.
Que représente cette jeunesse au sein de DLF ?
Alors au départ, la question « jeune » n’était pas la question centrale. On a d’abord travaillé à la construction du parti en fédérant des gens qui venaient aussi bien de la droite que de la gauche. Depuis, on a mis en place Debout Les Jeunes qui regroupe tous les militants de moins de 26 ans. On avait lors des élections européennes, Jean-Philippe Tanguy, un jeune militant et tête de liste sur le Nord de la France qui a eu de très bons résultats et il s’en est fallu de peu pour qu’il soit élu député. Nous avons également, au sein de notre section Langedoc-Roussillon, Damien Toumi qui a, lui, été élu conseiller municipal dans la Drôme et qui participera aux prochaines élections départementales.
On essaie vraiment de mettre les jeunes en avant durant les élections mais pas seulement. Par exemple, Laure Ferrari, qui était candidate en Alsace aux Européennes, travaille désormais dans le cabinet de Nigel Farage.
Vous êtes également co-responsable de l’UNI Montpellier. Qu’est ce qui pousse aujourd’hui les étudiants à s’intéresser aux idées souverainistes ?
C’est vrai qu’on pourrait mettre en opposition les idées souverainistes et la culture récente de l’UNI avec notamment le soutien apporté à Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles. Mais l’UNI c’est un syndicat étudiant qui se situe à droite de l’échiquier politique. Au sein de ces étudiants de droite, il y a de plus en plus de souverainistes. On sait très bien qu’aujourd’hui à l’UNI, il n’y a pas que des militants encartés à l’UMP.
Je crois que l’engagement des jeunes à l’UNI participe à la valorisation et l’expansion des idées souverainistes. Je prends pour exemple l’année 1992, lorsque le traité de Maastricht a été voté, l’UNI s’était engagée contre, tout comme des personnalités comme Philippe Seguin, Charles Pasqua…
Bien entendu, l’UNI va au-delà de la question souverainiste. On a vocation à représenter l’ensemble de la droite française et on a évidemment une minorité de militants de centre-droit et européistes. Mais les idées souverainistes progressent au sein de l’UNI et on voit aujourd’hui plusieurs sections qui sont dirigées par des jeunes qui sont adhérents à DLF ou à La Droite Populaire qui prend de plus en plus ses distances avec le reste de l’UMP.
Quel est la différence entre votre engagement à l’UNI et celui à DLF ?
Je ne crois pas qu’il y ait une différence entre les deux engagements mais plutôt une complémentarité. C’est vrai qu’à DLF, on est plus tourné vers la discussion, le débat et la participation aux affaires de l’État. A l’UNI, syndicat né dans le contexte de mai 1968, on est davantage dans un militantisme de combat face à un adversaire qui est beaucoup plus virulent, beaucoup plus contestataire. La forme du militantisme à l’UNI est davantage celle d’une résistance, d’une réaction alors qu’à DLF on est dans la conquête du pouvoir. Les deux formes de militantisme sont complémentaires et permettent de former un militant complet.
Photos : DR
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