03/05/2019 – 13h15 Montpellier (Lengadoc Info) – A une vingtaine de jours du scrutin des élections européennes, Lengadoc Info fait le point avec Michel Colas, délégué national de Debout La France et porte-parole pour la région Occitanie de la liste menée par Nicolas Dupont-Aignan.
Lengadoc Info : Nicolas Dupont-Aignan a été le premier à émettre un doute quant à la nature accidentelle de l’incendie de Notre-Dame de Paris. Il a été sévèrement critiqué dans les médias pour cela. Qu’en pensez-vous ?
Michel Colas : Je trouve qu’il est complètement aberrant que dans notre pays on ne puisse pas demander d’avoir la vérité sur une enquête concernant un événement. Il n’a jamais dit que c’était un attentat, il n’a pas dit que c’était accidentel, il a dit simplement qu’il voulait la vérité. Et pour cela il a été cloué au pilori de la bien-pensance. Dès que l’incendie était à peine terminé, les cendres étaient encore fumantes, le gouvernement, sans avoir pu même entrer à l’intérieur, annoncait que c’était accidentel. C’est aberrant.
Lengadoc Info : Que pensez-vous des annonces d’Emmanuel Macron suite au Grand Débat ?
Michel Colas : Dès le départ nous avions dit que le Grand Débat était une fumisterie, c’est désormais confirmé. Si on regarde par rapport aux revendications des Gilets Jaunes, le RIC il n’en a pas parlé. Il veut ré-indexer les retraites inférieures à 2 000 € dans un premier temps et en 2021 pour les autres. Il repousse et à mon avis rien ne se fera. Il ne veut plus de fermeture d’école mais il ne remet pas en cause les fermetures de classes, cela veut dire que les enfants vont se retrouver dans des classes avec cinq ou six niveaux, tout simplement pour ne pas fermer l’école, c’est aberrant. Pour nous c’est du pipeau.
Lengadoc Info : Et puis il y a des thèmes, comme l’immigration, qui sont complètement oubliés.
Michel Colas : La question de l’immigration est effectivement occultée. De toute façon il avait dit dès le départ qu’il ne reviendrait pas sur ce sujet. De toute façon il ne peut rien faire concernant l’immigration car ce problème est aussi un problème européen et comme il ne veut rien remettre en cause au niveau de l’Union Européenne, alors forcément ça ne bougera pas.
Lengadoc Info : Au niveau des sondages, la liste de Debout La France semble aujourd’hui avoir du mal à percer. Comment comptez-vous peser sur la politique européenne ?
Michel Colas : Déjà il faut remettre les choses à leur place. A chaque élection, six mois avant, on est crédité d’un bon score et au fur et à mesure on redescend pour en fin de compte se retrouver avec des scores similaires aux premiers sondages. Donc pour nous, les sondages ça ne veut pas dire grand chose.
Au niveau de l’Union Européenne, il faut aussi se rappeler une chose, c’est que l’on est dans une élection à la proportionnelle et il faut mettre en avant le côté européen de cette élection. C’est à dire que les gens pour qui nous allons voter seront dans des groupes européens. Et si on regarde les groupes en question, il y a par exemple, le groupe des Républicains, le PPE, le plus important des partis européens. Le problème c’est que dans l’article 3 de ce groupe il est spécifié le caractère européiste et Les Républicains ne pourront rien changer. La preuve c’est qu’ils ont un double discours. Le 3 février 2019, Laurent Wauquiez annonçait sur Europe 1 « nos candidats prendront un engagement clair de n’obtenir aucun élargissement de l’Union Européenne une fois élus ». Le lendemain, Arnaud Danjean et Michèle Alliot-Marie votent un chèque de 14,5 milliards d’euros pour la pré-adhésion de la Turquie et des Balkans à l’Union Européenne. En votant pour Les Républicains, les gens n’obtiendront rien de plus.
Ensuite, il y a nos amis patriotes du Rassemblement National qui vont faire un très bon score. Le problème c’est qu’ils sont dans un groupe, l’ENL, qui représente 4,93 % des parlementaires européens. Cela les place en position quasiment impossible pour faire bouger les choses. Ensuite, il y a un « cordon sanitaire » autour du RN. C’est à dire que toute proposition faite par le RN est refusée. On a un exemple avec la députée Sylvie Goddyn qui était au RN et qui est passée chez nous. Elle nous a expliqué que pendant toute sa mandature sous l’étiquette RN, elle a présenté un projet sur les abeilles à six reprises et à chaque fois le projet n’a même pas été étudié par les groupes. Elle change de groupe, elle représente ce dossier, non seulement il a été étudié mais il a été adopté à la quasi-totalité.
Enfin, il y le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens dans lequel nos députés se retrouveront. C’est le troisième parti européen qui représente 19 états-membres et 10 % des parlementaires européens.
Lengadoc Info : En tant qu’ancien policier, quelles sont les mesures qui, selon vous, doivent être prises par le pouvoir pour mettre un terme à la vague de suicides que connaît aujourd’hui la police ?
Michel Colas : On a toujours connu quelques suicides dans la police mais là, on se retrouve avec 28 policiers qui se sont suicidés depuis le début de l’année, c’est énorme ! Il y a un désintéressement total de la part de l’État par rapport à ces gens là. On préconise cinq mesures très importantes :
_ Le paiement des 23 millions d’heures supplémentaires qui ne sont toujours pas payées,
_ La mise en place d’un cycle de travail permettant de concilier vie privée et vie professionnelle,
_ La fin pure et simple de la politique du chiffre,
_ Un investissement massif dans les matériels indispensables pour travailler correctement,
_ Mettre en place un service de suivi psychologique ouvert à tout policier, en tout temps et sous couvert d’anonymat.
Ce sont des mesures qui permettront de faire avancer les choses. Mais si on n’a pas les peines planchers qui sont vraiment appliquées et une image de la police qui est remise à sa place par l’État, on n’obtiendra rien du tout et on continuera à avoir des suicides. J’ai eu le malheur d’avoir des gens dans mon équipe qui se sont suicidés et je ne connais pas un policier qui n’a pas eu, au cours de sa carrière, la tentation de prendre son arme et d’en finir. C’est très compliqué et si l’État ne réagit pas, au niveau par exemple de la justice, on va continuer à avoir suicide sur suicide et nos collègues n’en peuvent plus, ils sont à bout. J’ai connu des périodes difficiles mais à entendre les collègues, jamais comme ce qu’il se passe aujourd’hui.
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Concernant la représentativité du R.N les choses vont évoluer suite aux bons scores que vont faire ses futurs alliés partout en Europe. Il s’agit à Strasbourg et Bruxelles de peser sur les décision, de résister et de préparer le terrain à la démocratie aujord’hui prise en otage par l’oligarchie.
Il faut battre Macron le plus largement possible. Seul le R.N est en position de le faire. Le vote utile, très utile c’est le vote R.N. L’éparpillement des voix est une chance incroyable pour Macron. Ne soyons pas les Démocrates les plus stupides de France.
Conseiller R.N Nîmes.