Deraa

Le drapeau syrien flotte sur Deraa

13/07/2018 – 17h25 Syrie (Lengadoc Info) – point 63 – Le jeudi 12 juillet 2018 sera une date symbolique pour le gouvernement de Bachar El-Assad. La ville de Deraa, considérée comme la capitale de la contestation anti-Assad en 2011, a vu se lever le drapeau national syrien dans la zone occupée par les rebelles.

Reprise de Deraa

Les opérations militaires lancées en juin pour la reprise de la poche de Deraa au sud de la Syrie ont connu un succès immédiat. La partie orientale a été rapidement fractionnée et les villes sont tombées comme des dominos devant la pression militaire loyaliste.

La partie sud n’a pas présenté plus de difficultés que ça. Le régime syrien, appuyé par son allié russe, a su manier « la carotte ou le bâton » en offrant des possibilités de réconciliation entre les factions rebelles et le gouvernement. En cas de refus de ces accords de réconciliation, c’est un intense bombardement qui prenait le relais.

L’important pour les forces armées dans cette avancée était de garder un rythme soutenu afin de profiter de l’effet démoralisateur des redditions. On peut dire que la formule a été efficace au vu du nombre de villes qui se sont réconciliées avec le gouvernement.

Seuls quelques points de résistance se sont opposés au gouvernement mais d’une manière très éphémère. Le point fort était la zone sud de Deraa qui s’est donc réconciliée le 12 juillet 2018. La tactique employée par le gouvernement aura évité des combats urbains très meurtriers et dévastateurs dans cette ville.

Deraa

Le contrôle de la frontière sud

L’Armée Arabe Syrienne a exercé une pression depuis l’est en remontant la zone frontière avec la Jordanie en direction du poste frontière de Nassib. Dans le même temps les loyalistes ont isolé la ville de Deraa par l’ouest. En attendant la mise en place d’un contrôle effectif des zones nouvellement libérées, les forces loyalistes ont poursuivi leur progression le long de la frontière jordanienne en direction du nord-ouest. Désormais, toute la frontière avec la Jordanie, auparavant aux mains des rebelles, est sous contrôle du gouvernement. Il ne reste plus qu’une douzaine de kilomètres de frontière à récupérer. Ce tronçon est sous le contrôle du groupe Jaysh Khalid ibn al-Waleed ayant prêté allégeance à l’Etat Islamique.

La partie occidentale de la « poche de Deraa » reste encore à conquérir. Certaines villes passent progressivement sous le contrôle du gouvernement, d’autres offrent une certaine résistance. Il faut avoir à l’esprit que plus la zone rebelle se réduit, plus la concentration de combattants armés augmente. Il est difficile de prévoir la réaction des combattants islamistes de Hayyat Tahrir al-Sham. Le scénario le plus probable est qu’ils acceptent d’être transportés vers la poche d’Idlib de manière pacifique mais en abandonnant leur matériel lourd. Un baroud d’honneur est également envisageable, tout comme une alliance temporaire avec les combattants de l’Etat Islamique.

La proximité avec les territoires occupés du Golan par Israël ainsi que la présence de nombreux réfugiés dans la région va considérablement compliquer la donne.

Martial Roudier

Photos : DR

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