13/08/2021 – 12h00 Montpellier (Lengadoc Info) – Il est très commun pour qui arpente les manifestations (et la France en est charitablement pourvue) de croiser des slogans inscrits à la peinture ou au marqueur sur un simple bout de carton. Ces messages expriment un sentiment de ras-le-bol de la part de citoyens mécontents. Il est donc courant de lire ou d’entendre des choses qui sortent de l’ordinaire, souvent avec humour, voire choquantes.
Pancarte « antisémite » de Metz
C’est une pancarte photographiée lors d’une manifestation anti-pass sanitaire dans la ville de Metz le 7 août 2021 qui a défrayé la chronique cette semaine. On apprendra rapidement que la jeune femme qui brandissait cette pancarte se nomme Cassandre Fristot et qu’elle aurait été brièvement collaboratrice de Louis Aliot. Sur ladite pancarte on pouvait lire une série de noms (Fabius, Attal, Soros, Rotschild…) censés appartenir à la communauté juive mais également Macron et Véran qui n’appartiennent, a priori, pas à cette communauté. Ces noms sont surmontés du qualificatif de « traitres » et soulignant le tout un gros « Mais Qui ? » dont le Q est surmonté de petites cornes diaboliques.
C’est ce « Mais Qui ? » accolé à des noms de juifs désignés comme responsables des contraintes liées au Covid 19, qui est décrit comme une attaque antisémite. En effet, ce « Qui ? » est devenu un clin d’œil sur la « toile » chez les opposants aux mesures du gouvernement qualifiés de « complotistes ». Il fait référence à l’interview du général en retraite Dominique Delawarde sur CNEWS au cours de laquelle ce dernier, poussé dans ses retranchements par Claude Posternak qui lui demandait « Qui ? » contrôlait « la meute médiatique » avait répondu « la communauté que vous connaissez bien ». Sous-entendu, la communauté juive. Ce « Qui ? » devenant instantanément un même sur internet et se répandait lors de manifestations anti-pass sanitaire.
Une instrumentalisation contre les opposants au pass sanitaire ?
La jeune femme de 33 ans a été interpellée dans le cadre d’une enquête de flagrance, son domicile a été perquisitionné afin de, selon la préfecture, « conforter la présomption d’antisémitisme ». Enseignante de profession, Cassandre Fristot a également été « suspendue en attendant les suites disciplinaires » selon le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. Elle passera devant le tribunal correctionnel le 8 septembre 2021.
Des mesures expresses qui équivalent à une mise à mort sociale. Deux exemples récents ayant eu lieu à Montpellier illustrent bien la différence de traitement politique, médiatique et judiciaire, malgré la similitude avec l’ « affaire Cassandre Fristot ».
Lors de la manifestation « contre les idées d’extrême droite » du 12 juin 2021, qui s’est déroulée par hasard une semaine avant le 1er tour des Régionales et ayant réuni un peu plus de 500 personnes, une femme brandissait une pancarte traitant de « pourritures » les diverses composantes (dont certaines disparues) de l’extrême droite. Soit une vingtaine de millions de personnes… Mais qui (sans jeu de mot) est cette femme hilare, vêtue de rouge qui appelle à la haine d’autres français sur des critères idéologiques ?
Plus récemment, un enseignant de Montpellier fortement alcoolisé a, vendredi 6 août à 5 h 30 du matin et alors que les policiers étaient en intervention dans le quartier des Beaux-arts, tagué des insultes contre la police sur leur véhicule. « Fuck The Police », « Fils de pute » et autres noms d’oiseaux… Il a été condamné en comparution immédiate à 3 mois de prison avec sursis et à un stage de citoyenneté. Aucune mention de son nom, ni même de l’établissement dans lequel il exerce… Une étrange discrétion qui nous fait nous poser la question de qui, une fois encore, est cet individu et surtout pourquoi cette discrétion ?
Chez les anti-pass sanitaire la réponse est évidente : cette histoire de pancarte est montée en épingle pour casser le mouvement d’opposition aux mesures liberticides du gouvernement sous couvert de lutte contre le Covid. Comme cela avait été le cas lors des Gilets Jaunes. Argument parfaitement illustré par ce tweet de Bernard-Henri Lévy cité dans sur la pancarte de Cassandre Fristot.
Nausée devant cette pancarte hier dans la manif des #antivax. Que ceux qui, sincèrement, défendent les libertés ouvrent les yeux. Qu’ils cessent de grossir les rangs de factieux qui, plutôt que le vaccin, administreraient bien à la France une double dose de populisme et de haine. pic.twitter.com/LMGDHrOaTq
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) August 8, 2021
Photos : Lengadoc Info
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