23/03/2021 – 10h00 Montpellier (Lengadoc Info) – Le « Journal du Dimanche » a publié le 13 mars 2021, une interview de la ministre déléguée au logement : Emmanuelle Wargon. Répondant à plusieurs questions, la déléguée a annoncé une pérennisation de la loi Solidarité Renouvellement Urbain (SRU) censée s’arrêter en 2025. « L’obligation d’avoir 25% de logements sociaux ne s’arrêtera pas en 2025, elle deviendra permanente. Certaines communes se disaient qu’il suffirait d’attendre quelques années pour diminuer l’ambition… Désormais, elles ne pourront plus jouer la montre, elles devront poursuivre leurs efforts jusqu’à atteindre l’objectif. ». Voici une belle mesure électorale pour le gouvernement à un an des élections…
Depuis maintenant plus de 20 ans, la loi SRU impose à toutes les communes de plus de 3500 habitants (1500 pour les communes d’Île de France) de disposer de 20% de logements sociaux d’ici à 2025. Malgré l’impossibilité d’y déroger, excepté pour les communes justifiant d’une situation locale particulière, de nombreux maires n’ont pas atteint l’objectif fixé pour la période. En témoigne la région Provence-Alpes-Côte d’Azur dont 79 de ses communes sur 158 ne sont pas entrées dans les clous.
Quel avenir pour nos communes ?
L’ancienne ministre socialiste de François Mitterrand, en plus de persévérer dans la lignée actuelle, propose de doubler l’enveloppe de solidarité pour le logement destinée aux familles en situation d’impayés de loyers (de 30 à 60 millions d’euros) en défendant la « mixité sociale » dans le parc HLM français. Un objectif perdu avant même de l’appliquer. De plus le pourcentage de 20 % de logements sociaux pour les communes va être poussé à 25 %, un effort de plus pour nos régions déjà en manque de moyens. A cela se rajoute le durcissement de la répression pour les communes qui ne respecteraient pas ces mesures. Les sanctions seront désormais applicables si une commune ne parvient pas au pallier strict fixé par le gouvernement tous les 3 ans. Les sanctions se voudront alors « plus automatiques pour les communes qui ne respecteraient pas les quotas imposés. Ces sanctions seront plus spécifiques et réhausseront leur montant en cas de récidive. ». Pour ce qui est du dispositif d’exemption, il ne sera plus nécessaire de regarder si une commune est bien desservie ou non mais si elle est attractive, proche d’un bassin d’emploi ou au contraire isolée.
Fort heureusement pour elle, Mme Wargond habite à Saint-Mandé dans un magnifique appartement de 123 m² d’une valeur de 1,8 millions d’euros. Elle est donc loin d’appréhender la nature du quotidien des habitants de ces logements sociaux. Le président Emmanuel Macron serre encore un peu plus les boulons : 25 % de logements sociaux imposés de manière perpétuelle avec peut-être une ouverture à 30 %, nous affirme Emmanuelle Wargon dans son interview. Ainsi, les maires de droite ou sans étiquette politique, voulant se préserver du « miracle multiculturel », allant malheureusement de pair avec l’implantation de logements sociaux dans leur commune, seront désormais obligés d’obéir et ne pourront plus déroger à la règle.
Les réelles motivations pour une telle mesure :
Emmanuelle Wargond prétexte une crainte d’une hausse des expulsions locatives en raison du contexte économique désastreux lié au Covid 19. Elle affirme que cette mesure va de pair avec le prolongement de « la trêve hivernale » au 1er juin. « Cette mesure s’inscrit dans le projet de loi 4 D (décentralisation, différenciation, déconcentration, décomplexification) qui serait émise au mois de mai prochain au conseil des ministres. », nous dit-elle. On peut néanmoins se questionner sur l’efficacité de la loi SRU, la sanction étant rarement une motivation en soi. De plus, la Cour des comptes a jugé cette loi peu efficace pour atteindre les objectifs émis par le gouvernement. Pour ne rien arranger, ces deux dernières années, le quinquennat macroniste nous a offert 700 000 nouveaux migrants. L’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, affirme que les 5 ans de présidence macroniste imposeront à la France le défi de loger 2 millions de nouveaux migrants, avec un très fort taux de natalité. Comment faire, sachant que le parc de logement pour les migrants et demandeurs d’asile est quasiment saturé ? Une problématique que nous avions abordée dans notre article : « Migrants. le plan de Paris pour répartition en région ».
Un objectif bien loin de la signification originelle
Les logements sociaux étaient au départ un véritable espoir pour la classe ouvrière des années 50-60. En effet, à l’époque, beaucoup de villes françaises, en particulier des villes côtières ont été détruites lors de la Seconde Guerre mondiale. De plus, l’accroissement démographique a très vite posé problème car les Français faisaient alors beaucoup d’enfants. Il a fallu très vite reloger ces gens. L’État a alors lancé la construction des premiers logements sociaux de France. Il s’agissait alors d’appartements équipés de salle de bain, de sanitaires, de cuisine, avec des transports en commun proches des lieux de travail. Tout ceci représentait déjà pour la majorité d’entre eux une avancée indéniable. En effet, la majorité de ces relogés étaient des ouvriers qui avaient vécu pour la plupart dans de véritables taudis. Lorsque l’on se prend de curiosité à regarder un documentaire de promotion de ces logements sociaux dans les années 60, il y faisait bon vivre !
Chose qu’y n’est alors aucunement envisageable aujourd’hui. Le problème n’a jamais été l’urbanisme, cela n’est qu’un critère esthétique. Le principal problème repose dans le choix de l’État français et du patronat, avec l’aide de la gauche, d’avoir parqué l’ensemble de l’immigration africaine (Maghreb inclus) dans ces logements. Ce fait a viscéralement transformé l’idée même du logement social. Espoir d’épanouissement ouvrier dans les années 60, les logements sociaux sont devenus des territoires perdus de la République aujourd’hui, véritable États dans l’État, plateforme tournante de la drogue.
La décision prise par Mme Wargon, bien au chaud dans son palais breton, tombe à pic !
Ces nouveaux logements ne seront que partiellement destinés aux français et une fois de plus le tour de vis va serrer encore un peu plus le quotidien de nos compatriotes.
Photos : DR
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