09/05/2018 – 20h30 Syrie (Lengadoc Info) – point 58 – Alors que la menace que faisait peser l’Etat Islamique en Syrie se réduit de jour en jour, les tensions n’ont de cesse de s’exacerber entre les parties belligérantes. C’est l’Iran qui est militairement visé par Israël et les Etats Unis en Syrie alors que le Hezbollah vient de remporter une victoire aux élections législatives au Liban…
Bombardements israéliens contre les troupes iraniennes
L’armée de l’air israélienne commence à prendre l’habitude d’effectuer des bombardements aériens depuis l’espace aérien libanais à l’intérieur de la Syrie. Selon leur porte parole, les cibles sont systématiquement des objectifs militaires qui menaceraient la sécurité de l’état d’Israël. Sont visées des infrastructures iraniennes en territoire syrien qui pourraient servir à lancer des missiles. Le sud-ouest de la Syrie servirait donc de base de lancement militaire pour l’Iran. Ce scénario est potentiellement véridique puisque l’animosité entre les deux pays ne fait aucun doute. Israël craint un scénario « yéménite » qui voit des missiles balistiques de haute technologie viser régulièrement le territoire saoudien. Le problème d’Israël consiste dans le fait que le pays est très isolé en bute à l’hostilité unanime de ses voisins. Une menace uniquement supportable par une surenchère guerrière et le soutien de ses puissants alliés.
Après le bombardement de la base T4 le 9 avril 2018 ce sont 2 nouvelles attaques qui ont eu lieu. 3 cibles ont été détruites le 29 avril 2018, elles étaient situées au nord-est d’Hama (47ème brigade) où l’explosion d’un entrepôt de missiles a été mesurée à 2,6 sur l’échelle de Richter et à proximité d’Alep. Hier soir, le 8 mai 2018 , c’est une cible à 20 kilomètres au sud de Damas à Kiswa qui a été touchée. Un convoi de matériel iranien semble t’il. Ces incidents meurtriers semblent s’accélérer. Démontrent-ils une nouvelle tendance à l’agression de la part d’Israël ou illustrent-ils une véritable augmentation de l’arsenal iranien destiné à frapper l’état hébreu ?
Avancées loyalistes contre l’Etat Islamique
La poche au sud de Damas aux mains de l’Etat Islamique est en passe d’être réduite très prochainement. Le coup dur a été porté par l’Armée Arabe Syrienne le 3 mai 2018 lorsque la poche a été coupée en 2 au niveau du nord du quartier d’Al Hajar al Aswad. Les forces venant de l’ouest ont effectué leur jonction avec celles approchant du sud-est et ont ainsi complètement isolé ce quartier. Cette victoire a été rendu possible grâce à un accord passé entre le gouvernement syrien et les groupes islamistes maîtres des quartiers rebelles de Yalda situés à l’est des positions de l’Etat Islamique. L’armée loyaliste a ainsi pu exercer des pressions sur les flancs ennemis qui perdent pied progressivement.
Un nouveau front s’est ouvert ce 8 mai 2018 dans le fameux triangle Palmyre/Deir Ez-Zor/Abu-Kamal aux mains de l’Etat Islamique. L’armée loyaliste a effectué une poussée de 50 kilomètres à l’intérieur du désert où un grosse quantité de combattants de l’Etat Islamique est terrée. Ce secteur proche de l’Euphrate se réchauffe depuis quelques temps. Les Forces Démocratiques Syriennes appuyées par les états Unis et l’Irak ont relancé des opérations pour s’emparer de la poche située le long de l’Euphrate. Des rumeurs faisant état de la présence du califat autoproclamé Al-Baghdadi dans cette zone échauffent les esprits. Une énorme concurrence opposent les parties en présence dans cette région…
Le reste du front
– Une offensive de l’Armée Arabe Syrienne semble proche dans la zone du nord-ouest de la Syrie. Seraient concernées la ville de Jisr ash-Shugur et la plaine du Ghab qui serait une nouvelle porte d’entrée dans la poche d’Idlib.
– La poche dite « de Rastan » située au nord de la ville d’Homs a connu une évolution notable en direction d’une pacification complète. Un accord de réconciliation a été conclu avec les villes de Rastan au nord et de Talbiseh au sud. Cette réconciliation permettra notamment de libérer l’axe autoroutier qui relie la capitale Damas à Hama. Des combats devront tout de même avoir lieu pour briser la résistance des groupes islamistes qui ont refusé cet accord. Le matériel lourd a déjà été remis aux autorités militaires et le transfert vers d’autres zones « rebelles » est déjà en cours.
– 2 incidents techniques successifs ont provoqué le crash d’aéronefs militaires russes. Un chasseur Su-30 s’est écrasé en mer au large de la base de Hmeymim le 3 mai 2018 provoquant la mort des deux pilotes. Un hélicoptère d’attaque Ka-52 s’est écrasé dans le désert de la région de Deir Ez-Zor le 7 mai 2018 occasionnant également la mort de ses deux pilotes.
Martial Roudier
Photos : DR
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