28/04/2018 – 20h20 Montpellier (Lengadoc Info) – Dans le cadre de la réforme des lois de bioéthique et de la consultation qui a été lancée sur Internet par le gouvernement à travers les Etats Généraux de la Bioéthique, Guillaume de Morant, journaliste et généalogiste, a soulevé la question des test ADN de convenance personnelle, présentement interdits en France où la loi n’autorise que ceux pratiqués pour une procédure judiciaire.
Ces tests sont néanmoins très prisés par les amateurs de généalogie qui y voient, dans la recherche de leurs origines un dépassement des limites des archives humaines (perte, destruction ou simple absence). Les plus motivés font opérer ces tests dans des officines à l’étranger.
La proposition de Guillaume de Morant vise donc à réclamer la levée de cette interdiction tout en souhaitant un encadrement des procédures. Elle recueille à ce jour sur ledit site plus de 300 approbations et une trentaine de détracteurs, lesquels avancent des risques de dérives.
Il est à noter que les arguments se répondent en vision positive/ négative des mêmes points : les « contre » s’effraient d’une recherche de pureté raciale, de dévoilement perturbant d’adultères, de risque de diffusion des informations ; les « pour » pensent combattre le racisme par le constat d’origines multiethniques, se donner des repères en cas de filiations incertaines et avoir la possibilité par la régulation d’assurer la confidentialité.
De fait, la proposition n’envisage que les tests à la seule initiative de l’intéressé. Il relèverait d’un autre type de législation d’en autoriser l’usage à des tiers. Ainsi, pour l’heure, employeur, bailleur ou financeur ne peuvent prétendre à la communication d’un dossier médical de la part d’organismes de sécurité sociale. L’encadrement pourrait protéger d’officines douteuses en compétence et en déontologie qui escroqueraient le client et/ou revendraient les résultats.
De toute façon, la question n’est pas tant là puisque ce qui est interdit en France peut s’obtenir en Suisse, Belgique, Canada, USA sans difficultés et pour un coût désormais accessible (à partir de 49 $, dit-on)
Mais si cette proposition trouvait une caisse de résonance, l’enjeu serait alors de faire connaître à ceux qui l’imaginent hors de leur portée la possibilité de se découvrir un enracinement qu’ils ne soupçonnent même pas. En effet, les études de généticiens comme Bryan Sykes ou Luigi Cavalli-Sforza établissent que les Européens, dans leur grande majorité, descendent de 7 lignées féminines dont 6 remontent aux « chasseurs-cueilleurs » présents en Europe au paléolithique, et 10 lignées masculines, dont 8 issues de ces mêmes « chasseurs-cueilleurs ». Les Européens partagent pour le moins 50 000 ans de cousinage biologique et culturel.
Le sujet vous intéresse ? Exprimez-vous directement sur le site des Etats Généraux de la Bioéthique. Attention, la consultation se termine ce lundi 30 avril !!!
Photos : DR
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