07/04/2018 – 16h00 Montpellier (Lengadoc Info) – Les médias vantent sans cesse la loi de 1905. Mais qui se souvient qu’elle mena la France au bord de la guerre civile ? Que fut cette loi et dans quel contexte intervint-elle ? Nous traiterons ce long sujet, tant sur le plan national que local, en plusieurs volets.
Retrouvez le premier volet.
L’expulsion des religieux hors-la-loi continue
Outre les congrégations enseignantes, de nombreux ordres, comme les Bénédictins, les Capucins… furent déclarés hors-la-loi à la suite du décret du 29 mars 1880. Ils furent chassés de leurs monastères ou couvents, le plus souvent des propriétés privées. Certains furent même assiégés par l’armée, comme les Prémontrés de Saint-Michel-de-Frigolet.
À Montpellier, au matin du 16 octobre, la porte du couvent des Carmes déchaux (actuel couvent des Dominicains rue des Augustins), fut ouverte à la hache. Chaque cellule fut forcée et les religieux jetés à la rue tandis que la foule criait Vive les Carmes ! Vive la liberté ! Vive la Religion ! Le même jour, les Grands Carmes furent chassés avec la même violence de Saint-Léon, dans l’actuel quartier des Beaux-arts. En dehors de Montpellier, la foule se montra parfois hostile aux religieux, comme à Béziers, où elle enfonça les grilles du couvent des Franciscains.
Gravure illustrant la visite que Monseigneur de Rovérié de Cabrières fit au préfet Henri Fresne le 16 octobre pour protester contre les violences faites aux Carmes et pour lui signifier que cela pouvait entraîner de fait son excommunication (extrait de « L’illustration »). Les journaux anticléricaux se saisirent de ce prétexte et se déchaînèrent contre « cet évêque ressuscité du Moyen-Âge », qui allait voir le préfet avec sa mitre et sa crosse, ce qui était faux, et qui excommuniait avec arrogance ce représentant de la république. Habitué à ces railleries, le prélat refusa de rentrer dans la polémique et fit tout ce qu’il pouvait pour aider les religieux expulsés à rester en France.
Au niveau municipal
Montpellier était réputée pour ces processions religieuses. Ainsi celle des Pénitents blancs pour la fête du Corpus Christi de 1880 réunit plus de 6 000 personnes dans une ville qui comptait alors 56 005 habitants (recensement de 1881). Les libéraux se plaignaient que ces fêtes détournaient le peuple de son labeur, ce qui était nuisible aux affaires. Alexandre Laissac, maire de Montpellier, prit en août un arrêté prohibant les processions. Il établit aussi le monopole des pompes funèbres municipales, interdisant aux confréries et aux paroisses de pratiquer des inhumations. Des mesures semblables furent prises dans de nombreuses villes.
Ci-dessus, Monseigneur de Rovérié de Cabrières, évêque de Montpellier, Agde, Béziers, Lodève et Saint-Pons-de-Thomières. Il sera fait cardinal en 1911. Ne cachant pas son attachement au principe monarchique, il fut considéré comme dangereux par le gouvernement à partir de 1876. Contrairement aux évêques de Toulouse, de Perpignan ou de Marseille, il refusa de se rendre à la Préfecture pour saluer le très anticlérical président du conseil Jules Ferry lors de son voyage dans le sud de la France.
Un répit…
Outre les convictions profondes des radicaux, cette vague d’anticléricalisme servit aussi à justifier auprès du peuple la suppression du repos dominical, votée le 12 juillet 1880. Présentée comme une libération de l’emprise de l’Église, cette mesure était réclamée par la bourgeoisie libérale. Mais à partir de 1885, ce furent l’instabilité gouvernementale et les scandales politico-financiers qui occupèrent les esprits. Ceux des religieux dont la règle permettait une vie hors d’un monastère réussirent souvent à rester en France, en se cachant ou en s’agrégeant au clergé diocésain. D’autres revinrent dans les années qui suivirent. Ainsi, à Montpellier, les Carmes déchaux continuèrent à célébrer dans leur église, déclarée chapelle de secours, de Notre-Dame-des-Tables. Il y eut même des implantations de nouvelles congrégations. Durant cette période, Monseigneur de Rovérié de Cabrières montra, à plusieurs reprises, qu’il n’était pas dans une opposition systématique et qu’il pouvait accepter les demandes du gouvernement lorsque celles-ci étaient justifiées.
Théodore Mnémosyne.
Photos : DR
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Si vous expulsez un curé vous devrez mettre 100 policiers … a dit quelqu’un.
Cétait plus facile hier de « bouffer du curé » q’aujourd’hui « bouffer de l’imam salafiste » » et de sécuriser où ‘expulser les fichés S islamiste ;la République laicarde et Fran Mac n’est plus ce qu’elle etait
merci, vous avez tout compris. Mais qui connati l’historique chez nos prétendus élitess.