09/08/2017 – 17h30 Syrie (Lengadoc Info) – Ils s’appellent TQILA (prononcer téquila) pour « The Queer Insurrection and Liberation Army » et se revendiquent combattants antifascistes LGBTQI (pour Lesbienne, Gay, Bisexuelle, Transexuelle, Queer et Intersexuelle). Leur engagement a pour ambition d’« écraser la binarité des genres » et « faire progresser la révolution des femmes ainsi que la révolution sexuelle des genres ».
These Faggots Kill Fascists! We shoot back! The Black & Pink and Rainbow flag fly in Raqqa. #Queers smashing the Caliphate. #TQILA #YPJ #YPG pic.twitter.com/eBCssrbjMI
— IRPGF (@IRPGF) 24 juillet 2017
Contexte général
Révoltés par les attaques perpétrées contre les homosexuels par l’Etat Islamique, ces individus ont décidé de rallier la Syrie et de se joindre aux Forces Démocratiques Syriennes pour « tuer des fascistes ». En effet, de nombreuses vidéos sont apparues sur le net où l’on voit des combattants de l’Etat Islamique précipiter des hommes suspectés d’homosexualité du haut de toits d’immeubles. Appliquant ainsi la Charia qui considère l’homosexualité comme un acte contre nature et un crime majeur envers Dieu.
Les Forces Démocratiques Syriennes sont une composante armée composée majoritairement de kurdes regroupés sous la bannière des Unités de Protection du Peuple (YPG), formée et armée par les Etats Unis. Le président turc Recep Erdogan a désigné ce groupe combattant comme l’ennemi de la Turquie. Au motif qu’ils seraient une couverture pour le Parti des Travailleurs du Kurdistan, un groupe terroriste à tendance Marxiste-Léniniste présent en Turquie, en Syrie, en Iran et en Irak.
Des Brigades Internationales pour libérer Raqqah
Cette orientation idéologique ne trouble en rien le Pentagone qui est engagé très intensément aux cotés de cette composante. Lui accordant même le privilège de libérer Raqqah, la capitale de l’Etat Islamique en Syrie. A ce jour, près de 50% de la ville a été libérée et 2000 combattants islamistes y sont encore retranchés.
De nombreux combattants volontaires étrangers venus des 4 coins du monde se sont joints aux FDS, avec leurs motivations propres. Ce phénomène est très courant et n’épargne pas les conflits récents (Donbas).
C’est ainsi qu’est apparue le 24 juillet 2017 sur les réseaux sociaux, la création d’une unité homosexuelle combattant les « fascistes religieux » de l’Etat Islamique à Raqqah. Initiative grandement relayée par les médias mainstream.
La TQILA, une « opération com » anarcho-homo avortée
La TQILA donc, est intégré aux Forces de Guérilla Populaire Révolutionnaires Internationales (IRPGF) un sous-groupe combattant anarchiste internationaliste.
Le porte parole de TQILA, Heval Rojhilat, avait déclaré à Newsweek dans un long entretien qu’à la libération de Raqqah, ils hisseraient le Raimbow Flag (drapeau arc-en-ciel, symbole de la cause homosexuelle) à la place de celui de l’Etat Islamique.
Une photo mettant en scène 6 individus (que des hommes apparemment) en tenue militaire, armés d’AK 47 au milieu des ruines de Raqqah a fait le tour du monde. Ils arborent une banderole où l’on peut lire en anglais « Ces pédés tuent des fascistes » . Initiative immédiatement contestée par le directeur de la cellule communication des Forces Démocratiques Syriennes Mustafa Bali. Ce dernier soulignait l’attachement des FDS pour le « respect profond des droits de l’homme, y compris les droits des homosexuels ». Il a également tenu à contester « la formation d’un tel bataillon dans le cadre de nos forces ». Déclaration laissant planer le doute sur la réalité de l’existence du groupe TQILA à Raqqah…
Via Twitter nous apprenons que l’unité IRPGF dont fait partie TQILA aurait été expulsée de Raqqah le 5 août 2017. Le groupe auteur du tweet précisant « Nous avons besoin de moins de propagande creuse mais de plus de combat ». Un constat lourd de sous entendu quant à l’efficacité militaire de IRPGF…
The umbrella #YPG/#PKK foreign fighter unit says #IRPGF [the one with the LGBT subunit, #TQILA] was expelled from #Raqqa on 5 August 2017. pic.twitter.com/S0FYVOeGnO
— Kyle Orton (@KyleWOrton) 8 août 2017
Preuve est faite en tout cas de la réalité de l’existence du groupe TQILA et de sa présence à Raqqah. Reste à savoir maintenant vers où vont se diriger ces guérilleros formés au combat urbain en déshérence? Le groupe IRPGF dans son communiqué publié pour la création de la TQILA n’avait pas manqué de dénoncer également les actes « homophobes et transphobes commis par les Chrétiens conservateurs en Occident et qui essayent, par leurs attaques envers les LGBTQI, de les réduire au silence et d’effacer toute trace de leur existence ». Affaire à suivre…
Martial Roudier
Photos : DR
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