07/10/2014 – 19h00 Paris (Lengadoc-info.com) – Ce dimanche a eu lieu à Paris la quatrième grande manifestation nationale de La Manif Pour Tous. Deux ans après le début de ce mouvement social, la mobilisation reste toujours aussi importante avec près de 500 000 participants selon les organisateurs. Un journaliste de Lengadoc-Info a suivi les militants languedociens durant le week-end.
Je suis un habitué de La Manif Pour Tous, j’avais déjà couvert pour Lengadoc-Info et TV Libertés, l’université d’été de La Manif Pour Tous à Palavas. J’ai donc décidé d’embarquer avec des militants montpelliérains du mouvement de défense de la famille, qui montaient dès le samedi matin en voiture. Plutôt que de prendre le train réservé pour l’occasion pour les manifestants venant du Sud, les quatre militants avec qui j’embarque, veulent arriver en avance pour faire ce qu’ils appellent « le grand chelem », c’est à dire participer à toutes les « activités » prévus ce week-end à Paris : Les Sentinelles, les Veilleurs et bien sure la manif elle même.
Malgré quelques ennuis mécaniques et après huit heures de route pendant lesquelles nous avons refait le monde, nous finissons par arriver en banlieue parisienne et déjà les premières affiches annonçant la manif de demain apparaissent.
Je fini par abandonner mes quatre compères en fin d’après midi et j’esquive les Sentinelles qui doivent se rassembler place Vendôme, afin de retrouver des jeunes militants d’un mouvement catholique, avec qui je passe la soirée. L’ambiance est bonne et tous seront présents demain.
Le lendemain matin, je débarque à la porte Dauphine vers 11 heure, point de départ de la manifestation. Les bénévoles s’activent dans tous les sens, les premiers manifestants commencent tout doucement à arriver mais les rues restent assez vides. Je commence à me poser des questions, est ce que cette quatrième manif ne serait pas celle de trop ? Je m’attends donc à un « bide » avant de finalement réaliser que le départ n’est que dans deux heures. Je pars alors à la recherche de mes quatre compères montpelliérains quittés la veille. Sur le chemin, je fait une rencontre assez insolite, un Stormtrooper tout droit sorti de Star Wars avec un drapeau tricolore et un badge « Hollande Démission » attend sagement le début de la manif.
Je retrouve deux de mes compagnons qui entre-temps ont été rejoints par une cinquantaine de leurs camarades languedociens venus par le train. L’ambiance est plutôt calme mais très rapidement les premiers « blocs » se mettent en place et le cortège commence à prendre forme. En plus des traditionnels drapeaux bleu-blanc-rose, des centaines de drapeaux régionaux apportent une touche de la diversité de la France. A ce petit jeu, les Bretons sont particulièrement bien représentés.
La manif fini par se mettre en marche à l’heure prévue. Je décide de commencer par la tête du cortège avec les élus qui sont, à ma grande surprise, littéralement encerclés par un cordon de bénévoles ne laissant passer que les journalistes.
Dans ce premier bloc on retrouve quelques têtes connues de l’UMP avec Wauquiez, Alliot-Marie, Mariton, Guaino mais également Christine Boutin. Par contre, je ne vois aucun élu Front National qui sont pourtant présents dans le cortège. Je finirais par croiser, un peu par hasard, sur un trottoir, le député du Gard Gilbert Collard (RBM) puis en fin de manif, les élus frontistes menés notamment par Marion Maréchal Le Pen et Louis Alliot.
Sinon le reste de la manifestation se passe sans accroc. Parti du début du cortège, je renonce rapidement a atteindre les derniers manifestants tellement il y a de monde. Malgré les craintes que j’avais, les familles sont descendues en nombre. J’y croise tous les habituels, comme les Gavroches, le collectif « Hollande-Démission.fr » avec David Van Hemelryck. En passant devant le bâtiment du Conseil Économique Social et Environnemental, des identitaires déploient une banderole « Parole au peuple » en référence à la pétition de La Manif Pour Tous illégalement rejetée l’année dernière par le CESE alors qu’elle avait réunie 700 000 signatures.
Tout ce « petit » monde fini par arriver à la place du 18 juin 1940, tout un symbole ! Un mes anciens profs de fac de Montpellier rencontré par hasard plus tôt dans la manif, me fait rencontrer Nicolas Dupont-Aignan. L’ambiance est plus que festive et les intervenants s’enchaînent à la tribune sous les applaudissements qui sont remplacés par des sifflements et cris à chaque fois qu’apparaît la tête de Valls sur les écrans géants. J’en profite pour aller manger un petit morceau.
A l’annonce de la fin de la manif, je suis avec les manifestants languedociens, certains partent vers le métro pour reprendre leur train et ceux qui restent veulent aller à Odéon pour participer à la veillée prévue un peu plus tard dans la soirée. Je décide de suivre le petit groupe mais très rapidement je change d’idée car il règne un climat particulier sur cette place du 18 juin 1940. Beaucoup de personnes ne semblent pas très motivées à l’idée de rentrer chez eux. Je comprend assez vite qu’il va y avoir une troisième mi-temps.
Ce sont les « roycos » de l’Action Française qui ouvrent les festivités dans la bonne humeur en chantant « Cayenne » et gueulant quelques « Vive le Roi ».
Un cortège complètement improvisé commence à prendre forme sous une bannière à la fleur de Lys. Les camelots sont rejoints par plein de jeunes gens et très vite, ce sont plusieurs centaines de personnes qui défilent en scandant « Europe, Jeunesse, Révolution » et « Hollande démission ».
Au début la police est assez discrète mais une première altercation à lieu à proximité de la gare Montparnasse. Une vingtaine de policiers en civil tentent d’interpeller un monsieur d’une soixantaine d’années qui a eu le malheur de dénoncer de vive voix l’infiltration du cortège par les forces de l’ordre. Pas de chance pour eux, la maréchaussée est contrainte de partir en courant face à une centaine de jeunes venus au secours de l’interpellé qui, vu le rapport de force, est immédiatement relâché.
Finalement, après plusieurs dizaines de minutes de cache-cache avec les CRS qui finissent par boucler tout le quartier, le cortège se disperse.
Je décide donc de finir cette journée en retrouvant mes compères montpelliérains à Odéon où cinq cent veilleurs sont venus lire et écouter des textes philosophiques et des chants… un changement d’ambiance assez radical!
Au final, cette quatrième « manif pour tous » aura, je pense, été un succès pour les organisateurs qui, malgré la désormais traditionnelle bataille des chiffres, ont démontré qu’ils étaient encore tout à fait capable de mobiliser leurs sympathisants six mois après leur dernière manifestation et deux ans après la création du mouvement. Un succès qui pourrait rendre jaloux bien des mouvements sociaux en peine de mobilisation.
Photos : DR
Lengadoc-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
Cette manif fut un succès, celles qui viendront seront de même. Car nous ne lâcherons rien.