05/10/2014 – 11h00 Montpellier (Lengadoc-info.com) – Il est assez rare de nos jours de pouvoir dire qu’on est allé au ciné et qu’on a vu un bon film. Et bien avec « Un homme très recherché » du réalisateur néerlandais Anton Corbijn c’est bel et bien le cas. Il faut dire que le scénario est tiré du roman éponyme sorti en 2008 du talentueux multi-récompensé John Le Carré. Quand on veut faire un bon film, il faut d’abord un bon scénario…
Nous sommes ici au cœur du film d’espionnage « à l’ancienne » c’est à dire sans gadgets à la James Bond, sans bombe atomique à empêcher de faire sauter, sans explosion du tout d’ailleurs: la plus intense scène d’action pendant les 2 heures que dure le film consiste en l’enlèvement très rapide d’un des protagonistes… Et oui, 2 heures, cela peut paraitre long mais durant tout ce temps on reste captivé par l’histoire et la mise en place de la toile d’araignée que le maitre espion allemand met en place dans ce jeu à plusieurs bandes.
Personnage clef de l’histoire, c’est l’acteur Philip Seymour Hoffman, décédé en début d’année, qui incarne le chef de la cellule d’espions non officielle chargée de traquer les islamistes dans la ville d’Hambourg. Hanté par les démons d’une opération au Liban qui aura (très) mal tourné, il traine sa carcasse dans les vieux tripots de la ville, noyant dans l’alcool ses états d’âme. Seule sa conscience professionnelle le maintient à flot et son travail devient sa planche de salut. L’arrivée clandestine sur le territoire allemand d’un islamiste radical tchétchène difficilement saisissable en quête d’un improbable héritage sera pour lui l’occasion de retrouver l’homme qu’il était. Issa, notre clandestin sera le point central d’une conspiration des services secrets visant à démanteler un réseau de financement du terrorisme islamiste, il deviendra donc « un homme très recherché ». L’anchois appâte le barracuda et le barracuda appâte le requin. Métaphore imageant la complexité du travail d’espion.
Ambiance très « guerre froide » donc, avec une kyrielle de personnages aux interactions… compliquées. Forcément dans ce « grand jeu » qu’est l’espionnage et le contre espionnage, tout le monde a tendance à trahir tout le monde. Sans vergogne aucune!
Photo : allocine.fr
Lengadoc-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine