12/12/2016 – 14h40 Syrie (Lengadoc Info) – Point de situation numéro 20 – Les quartiers d’Alep Est tenus par les rebelles islamistes ne représentent plus, aujourd’hui, que moins de 10% de leur surface initiale. Ces succès successifs ont été réalisables grâce à l’envoi d’importants effectifs combattants loyalistes sur cette zone considérée comme prioritaire par le gouvernement de Bachar El-Assad. Hélas, les jihadistes de Daech ont profité de ce point de fixation au nord du pays pour reprendre la cité antique de Palmyre.
Alep incessamment libérée de toute présence islamiste
L’avancée des troupes de l’Armée Arabe Syrienne et des forces armées alliées étrangères (Iran et Hezbollah) s’est poursuivie de manière inexorable dans les quartiers Est d’Alep tenus par les islamistes soi-disant « modérés ». Les combats de ces derniers jours sont caractérisés par leur environnement urbain très dense ainsi que par la présence de civils utilisés comme bouclier humain par les combattants islamistes. Il est à noter que ces derniers ont tout fait pour empêcher le départ des civils qui leur assuraient une protection naturelle des plus efficace. De multiples couloirs humanitaires, qui n’avaient été empruntés par aucun civil jusqu’à présent, sont désormais quotidiennement la voie de sortie pour des dizaines de milliers d’entre eux.
Pratiquement il ne reste plus que quelques quartiers qui devraient tomber dans les jours qui viennent. L’option d’une reddition, toujours accordée par le gouvernement de Bachar El-Assad, n’est d’ailleurs pas à exclure. Les combattants étant transportés dans le gouvernorat d’Idlib tout proche.
Cette chute des quartiers Est est un énième coup dur pour les forces islamistes mais également un véritable camouflet pour les puissances occidentales qui, sous prétexte humanitaire, ne souhaitaient que l’enlisement de cette partie du conflit.
Ci dessous l’offensive loyaliste du 03 au 12 décembre 2016 :
Reprise de la cité antique de Palmyre par Daech
Profitant de la mobilisation d’importants contingents loyalistes autour d’Alep, les combattants jihadistes de Daech ont lancé un assaut le 8 décembre 2016 sur la cité antique de Palmyre. Assaut rapide et féroce ayant engagé pas moins de 4000 combattants contre la garnison loyaliste forte d’environ 1000 hommes.
Palmyre est donc tombée le 11 décembre 2016 suite à des assauts coordonnés depuis l’Est, le Nord-Ouest ainsi que le Sud-Ouest. Seule la zone située à l’Est en direction d’Homs est encore aux mains des forces loyalistes. Ces derniers ont préféré effectuer une retraite plutôt que de sacrifier leurs forces en infériorité numérique écrasante. Des renforts sont déjà en cours d’acheminement afin d’établir une base de départ pour une contre-offensive à l’Ouest. La situation est évidemment dramatique au vu des dégâts que Daech ne manquera pas d’occasionner aux vestiges historiques de la cité antique mais pas désespérée non plus d’un point de vue strictement militaire.
En effet, le cas des quartiers Est d’Alep bientôt définitivement réglé, les forces armées loyalistes vont pouvoir être redéployées vers de nouveaux fronts et Palmyre devrait se trouver prioritaire. Il est à noter que la configuration de Palmyre est très différente de celle d’Alep. Ici pas de combats urbains dans des quartiers peuplés de civils. D’importantes possibilités de manœuvre sont présentes et l’ennemi n’est pas (officiellement) soutenu par les puissances occidentales.
Il serait intéressant de savoir ce qui a poussé Daech à lancer un assaut sur Palmyre à défaut d’un autre objectif. Pourquoi plusieurs milliers de combattants venus d’Irak n’ont pas donné l’assaut sur l’enclave loyaliste de Deir Ez-Zor ou ne sont pas allés renforcer le bastion d’Al-Bab menacé par la Turquie ou encore Raqqah menacée par les kurdes ?
Martial Roudier
Photos : DR
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