31/08/2016 – 19h00 Montpellier (Lengadoc Info) – Tribune Libre – Josette Gazu, conseillère municipale de La Grande Motte et enseignante à la retraite, nous livre une critique acerbe de l’Education Nationale à la veille de la rentrée 2016.
J’accuse la ministre de l’Education Nationale de ne pas respecter le principe républicain de l’égalité pour la rentrée 2016 avec la mise en place de dispositifs régressifs dans le cadre de sa « refondation de l’école de la République ».
C’est une atteinte sans égale au droit au savoir pour tous qui consiste à un appauvrissement des contenus des programmes, sous le couvert de l’objectif avancé de « la réussite pour tous » par le prétendu « renforcement du Socle commun de connaissances, compétences et culture » au Collège.
Dès la classe de 6°, ce sont 3h/semaine qui sont soustraites aux enseignements disciplinaires, puis 1/semaine de la 5° à la 3° pour le fonctionnement de l’AP (accompagnement personnalisé faisant suite à tant de modules de soutien plutôt stériles), au détriment des « fondamentaux ». Même spoliation au profit des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) par lesquels on prétend mieux « intéresser les élèves » et satisfaire à « l’articulation de l’individuel et du collectif » (après tant d’autres expériences innovantes en ce sens).
Comment peut-on mentir aux élèves et aux parents à ce point ? Cette duperie utilise à la fois le langage prétentieux des énarques, comme le répétitif « curriculaire », trouvaille mise en avant pour faire croire à une avancée, et celui résolument démagogique prônant « une école plus juste ».
Appauvrir les contenus des programmes disciplinaires pour l’instauration de structures pédagogiques faussement enrichissantes, c’est priver les élèves du doit à progresser. Le « Collège unique » y avait déjà contribué en allégeant l’enseignement de disciplines littéraires et scientifiques permettant un meilleur accès au niveau de l’enseignement de ces disciplines pour la préparation du baccalauréat général, antichambre de l’enseignement supérieur. Est-ce là « l’égalité des chances » quand on nie les différences de capacités au prétexte de « la promotion de tous » ?
Car c’est bien la négation de la différence qui explique la suppression des sections européennes, celle de 30% des classes bi-langues en 6°, le maintien de l’enseignement des langues anciennes contraint à une réduction d’1/semaine en 6° pour les collèges disposant d’une EPI « Langues et culture de l’Antiquité ». Sans l’avouer, c’est une véritable proscription de l’excellence qui ne sert ni les intérêts des élèves ni ceux de la nation.
En privant les futurs citoyens du savoir, c’est aussi leur barrer le chemin de la culture, condamner massivement des cohortes d’élèves à la médiocrité et à l’errance dans des parcours scolaires puis formateurs. Appauvrir les contenus d’enseignement d’une part et, d’autre part, conférer un caractère quasi ludique à certaines méthodes n’est pas une façon honnête d’assurer « la mixité sociale ». Au contraire, en poussant nombre d’élèves à trouver refuge dans l’enseignement privé et l’accompagnement commercial, les responsables de ces nouvelles mesures renforcent les différences plus fortes que jamais dans une société dominée par l’argent.
Josette Gazu, retraitée de l’enseignement public (professeur de lettres modernes et chef d’établissement)
Photos : DR
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Pourquoi ne pas vendre la France à l’Arabie saoudite !!! tant qu’a faire d’attendre que nos politique nous vendent petit à petit….. nous n’aurions plus de déficit commerciale, et nous pourrions vraiment être dans la résistance et pouvoir faire l’Algerie à l’envres !!!,