19/02/2016 – 18h30 La Grande Motte (Lengadoc Info) – Mercredi 17 février, s’est tenue à La Grande Motte une conférence sur la monnaie unique européenne. Cette rencontre initiée par Pierre Tranchat (conseiller municipal bleu marine) devait permettre un débat ouvert sur une question que les médias traditionnels traitent avec une grande partialité. De fait, les « experts » invités sur les plateaux télévisés sont quasiment tous des défenseurs acharnés de l’euro. Ils annoncent une catastrophe économique en cas de retour aux monnaies nationales. Ainsi une part importante de l’électorat (notamment sur La Grande Motte où les personnes âgées sont très nombreuses) est effrayé par l’hypothèse d’une fin de l’euro (scénario pourtant envisagé à chaque grave crise financière comme en 2008 ou 2010).
Pour sortir du discours officiel sur la monnaie unique, Pierre Tranchat a invité Gilles Ardinat, universitaire bien connu dans les milieux souverainistes et nouvel élu Front national au conseil régional de Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Ce professeur d’histoire-géographie avait déjà porté ce débat à la faculté de Montpellier en y invitant notamment Jean-Jacques Rosa et Jacques Nikonoff. Gilles Ardinat s’est efforcé de démontrer que les craintes autours de la fin de l’euro sont irrationnelles et volontairement entretenues par les institutions européennes : « le système UMPS joue sur les peurs ; leur but est d’empêcher toute discussion sérieuse sur l’échec retentissant de l’euro ».
« La monnaie, une question avant tout politique »
Cette conférence a d’abord rappelé certains fondamentaux sur les fonctions d’une monnaie (théorie d’Aristote) et la genèse de l’euro. En s’appuyant sur les travaux de Jacques Sapir (qui a d’ailleurs préfacé son ouvrage), Gilles Ardinat a souhaité s’éloigner du jargon économique pour privilégier une vision plus globale : « l’euro n’est que secondairement une question financière, c’est avant tout un enjeu politique lié à notre souveraineté ». Selon cette analyse, l’euro est un moyen détourné pour imposer le fédéralisme européen et l’ultralibéralisme à des opinions publiques réticentes. Cette monnaie serait une arme au service des oligarques européïstes, des banques et du capital mondialisé, dépossédant les citoyens et les Etats d’un outil essentiel. Tout en soulignant le bilan peu fameux de la monnaie unique (faible croissance, crises récurrentes, coût prohibitif des « plans de sauvetages »…), Gilles Ardinat a rappelé que contrairement à ce que laissent croire les grands médias, « il existe, dans tous les pays, des dizaines d’économistes renommés qui militent depuis le début contre l’euro! ».
Les questions du public, très nombreuses, ont porté sur les conséquences probables d’une fin (subie ou planifiée) de la monnaie unique européenne. Les risques de renchérissement de la dette française (2100 milliards d’euros), d’inflation ou de perte d’épargne ont notamment étés soulevés. Gilles Ardinat a tenté d’apporter des réponses sur chacun de ces points. En fin de soirée, le débat s’est prolongé autour du verre de l’amitié au bar de l’hotel qui accueillait cette réunion. On y comptait de nombreux sympathisants du Front national, mais aussi de Débout la France (ancien parti de Gilles Ardinat) ou des Républicains (ex-UMP). Cette diversité parmi les participants a incontestablement enrichi les discussions. Tous semblaient d’accord sur un point : la question monétaire devrait avoir sa place dans le débat public, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Photos : DR
Lengadoc-info.com, 2016, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
L’Euro est mort mais il ne le sait pas encore …