25/01/2016 – 18h55 Béziers (Lengadoc Info) – Le lycée polyvalent Jean Moulin a fait les gros titres de la presse locale en ce début d’année 2016. Ce vaste établissement, situé à proximité du quartier « sensible » de La Devèze, est réputé pour ses sections sportives (notamment le pôle espoir rugby) et ses filières industrielles et médico-sociales (baccalauréats professionnels, technologiques et BTS). Pourtant, ce ne sont pas les performances scolaires ou sportives des élèves qui ont intéressé les médias, mais bien la politique.
Il y a eu tout d’abord la rentrée du nouveau conseil régional à Toulouse le lundi 4 janvier. Parmi les 31 élus de l’Hérault (17 pour la gauche, 9 pour le FN/RBM, 5 pour LR/UDI/Modem), 3 travaillent à Jean Moulin. Cette surreprésentation est exceptionnelle, quand on sait que le département de l’Hérault compte 781.000 électeurs (soit un élu pour 25.000 citoyens). Avec seulement 400 salariés (enseignants, surveillants, personnels administratifs…), le lycée Jean Moulin compte donc 1 élu pour 130 électeurs, soit presque 200 fois la moyenne !
Cette concentration hors norme des élus régionaux parmi les personnels du lycée reflète d’ailleurs assez bien la situation politique du département : une gauche majoritaire grâce à l’alliance des listes de Carole Delga et de Gérard Onesta ; un Front national renouvelé et présent en force ; une droite et un centre marginalisés. En effet, le PS est représenté à Jean Moulin par Dolorès Roqué, professeur d’espagnol au lycée professionnel et figure historique de la gauche biterroise. Elle siègera en outre au « bureau de l’assemblée », nouvelle instance devant renforcer les moyens de l’exécutif régional. Nicolas Cossange, surveillant à l’internat, milite au parti communiste. Il figurait sur la liste « Nouveau monde en commun » réunissant toute la gauche radicale (verts, mélenchonistes, occitanistes…). A seulement 30 ans, il est l’un des plus jeunes à siéger à la région. Gilles Ardinat, professeur agrégé d’histoire géographie enseigne quant à lui au lycée général et technologique ainsi qu’à la faculté de Béziers. Cet ancien cadre de Debout la France (DLF) a rejoint la liste Aliot en tant que candidat souverainiste sans étiquette. Enfin, la coalition LR/UDI/Modem, en échec sur le département (seulement 19%), n’est pas représentée à Jean Moulin.
Jean Moulin au cœur des débats à Béziers
Mais cette abondance des élus régionaux n’a pas été le seul sujet de conversation dans les couloirs du lycée. Laurent Galy, professeur d’histoire-géographie proche d’Agnès Jullian et d’Elie Aboud (élus de l’opposition municipale) a lancé une initiative pour faire part de ses désaccords historiques avec Robert Ménard. Notons d’ailleurs que le maire de Béziers est un ancien élève du lycée Jean Moulin (où il a passé son bac avant d’intégrer la faculté de lettres de Montpellier). Laurent Galy a convaincu la grande majorité de ses collègues de participer à une lettre ouverte dénonçant les références de Robert Ménard dans ses discours ou sur les réseaux sociaux. Outre Charles Martel ou la Guerre d’Algérie, c’est bien la figure de Jean Moulin (à la « une » du journal municipal de janvier) qui est l’enjeu de cette controverse historiographique. Après le réponse cinglante de la mairie, la polémique a pris une résonance nationale (articles dans les Echos et le Figaro, lancement d’une pétition). La plupart des professeurs d’histoire-géographie des collèges biterrois ont depuis affiché leur soutien à leurs collègues de Jean Moulin. Notons que ce large front anti-Ménard des enseignants d’histoire-géographie n’a pas fait l’unanimité puisque Gilles Ardinat et quelques autres professeurs ont refusé de s’y associer.
Ces dernières semaines, le lycée Jean Moulin semble donc devenu l’épicentre de la vie politique biterroise. Cet activisme politique intense s’inscrit dans un contexte électoral marqué par les scores extrêmement élevés du Front national : la liste de Louis Aliot a obtenu 48% à Béziers et plus de 50% dans la plupart des villages avoisinants (par exemple 56% à Cers ou Villeneuve). Compte tenu de la très forte personnalité de Robert Ménard, de la grande concentration d’enseignants engagés dans des partis ou des syndicats opposés, les débats en salle des professeurs promettent d’être animés !
Photos : DR
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Ces enseignants, manifestement politisés et « bons démocrates » n’arrivent toujours pas à supporter le fait que Ménard ait été élu Maire et qu’a ce titre il puisse exercer le mandat que le peuple lui a confié !
mais ils vont politiser les momes a leur facon….pourquoi le niveau baisse chez les eleves…
Bien sûr, c’est sur Robert Ménard que se focalisent une fois de plus les inimitiés locales. Mais le fait qu’un élu FN au Conseil régional fasse partie du corps enseignant du lycée Jean Moulin, voilà qui insupporte souverainement les représentants auto-proclamés des transmetteurs du savoir revu et corrigé à la baisse, formateurs de citoyens formatés!