05/08/2015 – 18h00 Toulouse (Lengadoc-info.com) – C’est un nouveau scandale qui éclate pour le gouvernement socialiste, puisque la fameuse loi « Alary » du nom de l’actuel président de la région Languedoc-Roussillon, Damien Alary (PS), et grand perdant de l’accord entre le Parti Socialiste et le Parti Radical de Gauche (PRG), pourrait bien coûter près de 114 millions d’euros aux contribuables selon le candidat des Républicains, Dominique Reynié.
Pour comprendre le problème, il faut revenir au début de l’affaire. Alors que les socialistes risquent de perdre la plupart des régions lors des élections de décembre prochain, François Hollande et Manuel Valls ont décidé de faire pression pour conclure un accord avec le PRG. Si le PRG n’a pas un poids électoral très important, son président, Jean Michel Baylet, est le propriétaire des trois grands journaux (Midi Libre, la Dépêche du Midi et l’Indépendant) de la nouvelle région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Un appui important pour tenter de maintenir les socialistes dans l’une des rares régions qu’ils pourraient conserver.
Une modification de la loi uniquement pour Damien Alary
Seulement voilà, pour conclure cet accord, le PS a dû mettre en numéro 2 de la liste, Sylvia Pinel du PRG, issue de Midi-Pyrénées, au lieu du languedocien Alary. Une situation insupportable pour le président de la région Languedoc-Roussillon qui se retrouve alors sans aucun poste. Pour contenter tout le monde, et surtout Damien Alary, Paris a donc tout simplement décidé de modifier la loi sur la fusion des régions. Désormais chacune des nouvelles régions comptera en plus des postes de président et de vice-président, un poste, créé spécialement pour Damien Alary, de « président délégué ». Ce nouveau poste sera hiérarchiquement supérieur à celui du vice-président et constitue en réalité une deuxième présidence.
Manuel Valls a donc acheté la paix au sein du PS avec l’argent public, puisque selon Dominique Reynié :
« Si l’on prend comme base de calcul la présidence actuelle de Midi-Pyrénées, celle de Martin Malvy, malgré l’absence de transparence sur l’organisation du cabinet, on compte au moins 32 membres salariés. Sur la base du salaire médian de la fonction publique territoriale, autour de 2900 € bruts chargés, en intégrant l’indemnité du président, 66 145,56 € bruts annuel, on obtient un total situé autour de 1,2 millions d’euros par an. Multiplié par le nombre futur de régions (16) et par la durée du mandat (6 ans), on atteint donc 114 millions d’euros ».
Si le PS veut conserver la région, il devra être généreux également avec Saurel et Onesta
Mais cette modification de loi pose également un autre problème. En distribuant les postes et les cartes comme bon lui semble cinq mois avant les élections, le gouvernement fait preuve d’un certain mépris pour le vote démocratique. Or, la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon n’est pas totalement acquise aux socialistes notamment si les divisions se maintiennent à gauche avec la candidature de Philippe Saurel et celle de l’écologiste Gérard Onesta qui rassemble autour de lui une coalition de partis qui prend de l’ampleur. Ces deux listes concurrentes à celle des socialistes pourraient dépasser les 10 % chacune au premier tour et se qualifier pour le second tour. Or si les socialistes veulent se maintenir à la tête de la région, ils devront négocier généreusement avec eux, ouvrant la voix à de nouveaux accords faisant des heureux… et des malheureux.
Photos : France 3
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Encore une « loi » au profit de deux ou trois individus ….. Un scandale absolu !!!