15/04/2015 – 18h00 Montpellier (Lengadoc-info.com) – L’historien et spécialiste de l’Afrique Bernard Lugan vient de voir ses cours aux Écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan (ESCC) suspendus par une décision du Ministère de la Défense, suite aux propos de l’africaniste après la décision du gouvernement français de se faire représenter par le Secrétaire d’État aux anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, lors du 70ème anniversaire des événements de Sétif.
Pour Bernard Lugan, ce voyage officiel relève d’une « mémoire sélective puisqu’il est prévu un déplacement à Sétif, repentance oblige…, mais pas à Oran où des centaines de Français furent massacrés et enlevés le 5 juillet 1962. Le secrétaire d’État français n’ira pas davantage à la mine d’El Halia où, le 20 août 1955, 132 Européens furent assassinés; ni d’ailleurs sur l’un des nombreux lieux de supplice des Harkis ». L’historien ajoute que « la visite à Sétif d’un membre du gouvernement français est à la fois une insulte à l’histoire et une faute politique. »
Des propos qui n’ont pas plu au gouvernement socialiste qui a interdit à Bernard Lugan d’enseigner à Saint-Cyr. Selon le journaliste Jean-Dominique Merchet, l’ESCC a fait savoir que « suite à ses récentes déclarations sur le déplacement du secrétaire d’Etat aux anciens combattants à Sétif mettant formellement en cause le chef des armées, le commandement des écoles juge inopportun de faire intervenir ce conférencier le 29 avril devant les futurs officiers de l’armée de terre». Une annulation qui selon l’ESCC ne remet pas en cause l’expertise de Bernard Lugan.
Cette décision du commandant de l’ESCC aurait été ordonnée par le cabinet du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Pour Bernard Lugan, les élèves-officiers « savent désormais qu’une secte d’idéologues faillis vivant ses derniers jours s’attache à détruire les enseignements ramenant les hommes de terrain à la réalité. Mais en se prétendant indépendante de la vérité, cette secte est devenue la risée de l’opinion ».
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Je suis plutôt d’accord avec toi….
Entièrement d’accord avec ce monsieur Lugan- mais qu’il me soit permis d’ajouter une réflexion de Napoléon 1er, si vous demander à ces faux patriotes de partir des fonction étatiques pour lesquelles ils ont été nommé, il resteront ce n’est qu’avec la terreur qui se sauveront, malheureusement les français on leur fait avaler des couleuvres en leur disant que c’est comestible, ils y croient.
Il veut pas se recueillir devant les morts de Sétif, car ce sont des algériens, qu’il les aimes pas, sauf morts, et que la France a une responsabilité d’Etat dans cette horreur. Les massacres des pieds-noirs d’Oran ou de Harkis ne sont pas de notre responsabilité politique. Il veut noyer le poisson avec d’autres crimes pour oublier ce devoir de mémoire: oui, nous aussi avons assassiné, les autres ne sont pas les seuls. Reste à savoir ce qu’il pense de l’ancien régime des colonies dans le monde, de l’Inde au Vietnam, de Madagascar au Liban
Qu’est ce qu’on aurait dit si sous Sarkozy un des très nombreux enseignant gauchistes certifiés avait été sanctionné de la sorte, pour avoir exprimé une opinion contraire à la ligne gouvernementale !!!
L’article cite le propos de l’auteur sanctionné, selon lequel « Le secrétaire d’État français n’ira pas davantage à la mine d’El Halia où, le 20 août 1955, 132 Européens furent assassinés ». Il n’y eut pas 132 Européens assassinés à la mine d’El Halia mais exactement 36. C’est connu et archi connu depuis longtemps de par les témoins et les archives. Ce vient d’être récemment revalidé et publié par une historienne, puisque cela n’avait jamais été fait auparavant. Si la citation est juste, il s’agit d’une grossière erreur. En second lieu, si un secrétaire d’Etat et même un président devait se rendre à El-Halia et à Philippeville, ce serait bien sûr pour se recueillir peut-être sur les tombes des Européens tués et qui s’y trouvent toujours. Mais également devant la stèle d’El-Halia et devant la stèle de Zef-Zef, qui représentent à elles seules près de 900 tués en quelques jours, presque intégralement des civils. Un élève du primaire à qui on aurait correctement enseigné le sens des proportions est capable de faire ce que certains auteurs refusent de faire : s’interroger sur la réalité de l’histoire et ses conséquences aujourd’hui, et toute considération de basse politique politicienne mise à part.