17/06/2020 – 19h45 Montpellier (Lengadoc Info) – Fin de la fête pour « Les 4 fantastiques » à Montpellier ? Si l‘alliance entre le milliardaire Mohed Altrad, l’écolo-cégétiste Clothilde Ollier, la gauchiste Alenka Doulain et l’humoriste Rémi Gaillard en a surpris plus d’un, un sondage IFOP vient mettre un terme au « braquage ».
Delafosse juste devant Saurel, Altrad à la traîne
Avec 39 % d’intentions de vote, le candidat du Parti Socialiste (et du Parti Communiste), Michaël Delafosse, rejoint par son allié naturel (et habituel) Europe Ecologie-Les Verts, semble en bonne position pour l’emporter. Avec 34 %, la partie est loin d’être perdue pour le maire sortant, Philippe Saurel, mais la pente risque d’être dure à remonter, alors qu’il a été assez peu visible lors de la campagne.
En revanche, c’est la douche froide pour la liste menée par Mohed Altrad et ses nouveaux alliés, qui n’obtient que 27 % des intentions de vote, alors que l’addition des scores des quatre listes au premier tour faisait espérer un résultat autour des 40 %.
Certains diront que ce n’est qu’un sondage, mais il faut bien constater qu’en politique, l’arithmétique ça ne fonctionne pas toujours. Notamment quand les alliances en question défient les logiques. On aura beau tenter toutes les combinaisons possibles, l’électorat reste sur une ligne plutôt classique.
En effet, selon l’IFOP, comparées aux résultats des présidentielles de 2017, les tendances qui se dégagent sont assez claires : Delafosse fait un carton à gauche, Saurel attire l’électorat macroniste et Altrad récupère les voix de droite.
Il est amusant de constater que si les deux figures de l’extrême-gauche, Alenka Doulain et Clothilde Ollier, sont élues conseillères municipales, se sera grâce aux électeurs de Marine Le Pen et non à ceux de Jean-Luc Mélenchon, qui leur préfèrent largement Michaël Delafosse et même Philippe Saurel.
A Montpellier, « PS is back » ?
La campagne électorale « la plus folle de France » va-t-elle, finalement, se conclure sur un résultat très classique ? La victoire potentielle de Michaël Delafosse marquerait certes la fin de la « dissidence » de Philippe Saurel, mais, dans le fond, Montpellier reste une terre socialiste depuis 1977. Malgré les promesses de changement, on a du mal à imaginer en quoi ce mandat serait très différent de ces dernières décennies.
De leur côté, les écologistes ont été incapables de profiter de la dynamique née des élections européennes. Donnés en tête des sondages il y a quelques mois, les divisions internes ne leur permettent que de jouer les seconds couteaux de Delafosse et Altrad.
Du côté de La France Insoumise, alors que Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête avec 31 % aux présidentielles à Montpellier, son parti réussit l’exploit de pas être représenté au second tour (si l’on excepte les très rares militants qui ont rejoint Mohed Altrad), contrairement aux communistes qui ne représentent pourtant plus grande monde (2,5 % aux dernières élections européennes).
La droite locale ne s’en sort pas mieux, mais cette dernière était déjà aux abonnés absents avant les élections. Il ne fallait donc pas s’attendre à un miracle.
Avec les guerres de clans à gauche, l’absence de droite et le soutien du département et de la région, tous les deux tenus par le PS, le système socialiste a encore de beaux jours devant lui à Montpellier.
Photos : Lengadoc Info
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