07/06/2020 – 17h50 Cayrol (Lengadoc Info) – Située près de Rodez en Occitanie, l’abbaye Notre-Dame de Bonneval est une abbaye trappiste française fondée en 1147. Logée au creux d’un vallon, la communauté des soeurs trappistines vit aujourd’hui de prière et de travail (selon la règle de saint Benoît), avec notamment une chocolaterie qui tourne depuis 1878 !
Divine Box vous raconte l’histoire de cette abbaye et de sa fameuse chocolaterie… Suivez le guide !
Fondée en 1147, soit il y a 9 siècles, l’abbaye de Bonneval abritait à ses débuts une communauté de moines cisterciens. Le monastère grandit dans la paix et la sérénité, résistant courageusement à plusieurs conflits comme la Guerre de Cent Ans ou les guerres de religion… Cependant, autour de 1791, la Révolution contraint les moines à quitter l’abbaye. Malheureusement, le monastère et ses terres sont alors vendus comme biens nationaux. Peu après, l’abbaye sert de carrière de pierres, comme beaucoup d’édifices religieux à cette période. Triste sort !
Heureusement, l’abbaye de Bonneval reprend vie en 1875 grâce à l’arrivée de sœurs trappistines, installée jusqu’ici à Maubec près de Toulouse ! Les soeurs cherchaient en effet un lieu de fondation. Ca y est, les voilà en Aveyron : il y a du boulot pour faire “renaître” l’abbaye !
Aujourd’hui, la communauté accueille 25 sœurs, qui vivent selon la règle de Saint Benoît : prière et travail (« ora et labora »). En plus de leurs sept offices quotidiens, elles s’activent pour faire tourner leur chocolaterie ! Les sœurs produisent sur place depuis 1878 le top du top du chocolat : noir, au lait, aux noisettes, au caramel… L’abbaye de Bonneval fait partie des plus anciennes chocolateries de France encore en activité aujourd’hui : un bel exemple d’artisanat monastique. On vous la présente dans la suite de l’article, c’est parti !
Les débuts de la chocolaterie
En 1878, trois ans après l’arrivée des moniales à l’abbaye de Bonneval, l’abbaye est encore difficile à réhabiliter et les sœurs s’inquiètent de plus en plus quant à leur subsistance économique. A cette époque en effet, la communauté n’avait pas vraiment de « gagne-pain »… Parce qu’avec les pentes abruptes de la vallée de Bonneval, cultiver la terre n’était pas chose simple et les produits de la ferme n’étaient pas suffisants.
Heureusement, un moine d’Aiguebelle, Dom Emmanuel, leur donne alors un grand coup de main ! Il les aide à superviser le chantier de rénovation de l’abbaye, hélas bien abîmée à l’époque. L’énergie débordante de Dom Emmanuel le pousse à trouver une solution innovante. Il fait alors installer une petite chocolaterie dans l’abbaye, en 1878, pour donner un coup de main aux sœurs et leur assurer une bonne autonomie financière. Alimentée grâce à un moteur hydraulique qui puise sa force dans le courant de la rivière, la chocolaterie de l’abbaye décolle rapidement !
Enfin, les chocolats de l’abbaye connaissent vite un grand succès, notamment lors de nombreux concours régionaux, notamment à Rodez ou Bordeaux… Et en 1927, un maître chocolatier de Limoges dévoile même ses secrets aux sœurs. C’est alors qu’elles se perfectionnent encore plus ! De quoi faire craquer tout le monde…
Une production à la main
La communauté des sœurs trappistines vit chaque journée rythmée de sept offices quotidiens, et du travail du chocolat. C’est en effet leur travail manuel, et non les aumônes, qui les permet de vivre ! Et en plus de ça, les soeurs s’occupent aussi du bon fonctionnement de l’hôtellerie et de l’abbaye. Ce qui est sûr, c’est qu’elles n’ont pas le temps de chômer !
C’est ainsi qu’à Bonneval, tout est fait sur place. Les chocolats sont préparés artisanalement par les moniales de A à Z, avec l’aide de quelques laïcs pour les tâches très physiques. Avec le “conchage” du cacao, la torréfaction des noisettes, la mise en moule, l’emballage etc… les sœurs bossent dur ! Et le tout avec de bons ingrédients naturels : sans conservateurs, sans arômes artificiels, sans colorants, et sans graisse végétale (autre que le pur beurre de cacao). Bref, elles savent y faire, et le résultat est très fondant…
Leurs 11 tablettes de chocolat
A Bonneval, les sœurs fabriquent avec soin 11 variétés de tablettes de chocolat différentes. Et chaque tablette est délicatement fabriquée et emballée dans les ateliers de l’abbaye.
Vous pourrez y découvrir notamment :
- Chocolat noir Surfin (53% de cacao)
- Chocolat noir Surfin (53% de cacao) aux éclats de noisettes grillées,
- Chocolat noir au café (49% de cacao) – les grains de café sont moulus par les soeur à l’abbaye !
- Chocolat noir 70% de cacao,
- Chocolat noir 70% de cacao, légèrement infusé au thé. Il y a le thé d’Aubrac, le thé des Sages, le thé Impérial Or, le thé Cerisier de Chine et d’autres encore…
- Chocolat noir 70% à l’orange,
- Chocolat noir 75% origine Pérou
- Chocolat noir aux éclats de fèves de cacao, avec 78% de cacao. Il a été créé à l’occasion de l’anniversaire des 140 ans de la chocolaterie des soeurs en 2018 !
- Chocolat au lait
- Chocolat au lait aux éclats de noisettes grillées, torréfiées sur place !
- Chocolat au lait et au café – les grains de café sont moulus par les soeur à l’abbaye !
Mais il n’y a pas que les tablettes…
Depuis ces 140 ans de savoir-faire artisanal, la chocolaterie de Bonneval a élargi sa gamme de chocolats. Au delà des tablettes, les sœurs continuent d’innover et réalisent plein d’autres merveilles.
Voici quelques-unes de leurs pépites :
- le Chocolat en poudre : 100% naturel et garanti sans conservateurs, sans arômes artificiels et sans colorants (comme tous les chocolats de Bonneval). Sous forme de petits copeaux de chocolat, les sœurs indiquent elles-mêmes de le déguster en le fondant dans une boisson chaude ou même de le saupoudrer un dessert… Bref, du “vrai” chocolat en poudre !
- les Malakoffs : des petites barres de praliné enrobées de chocolat noir avec des éclats de noisettes grillées. Savez-vous d’où ils viennent ? Le malakoff est né entre les mains du grand chocolatier Jean-Louis Pupier à l’occasion de la victoire de Malakoff pendant la guerre de Crimée en 1855. Depuis, c’est un grand classique de nombreux chocolatiers ! Amusant non ?
- les Noisettes enrobées de chocolat : noisettes que choisissent les soeurs avant de les torréfier, puis de les enrober d’une fine couche de chocolat noir.
Ainsi, depuis 1878 jusqu’à aujourd’hui, les soeurs de l’abbaye de Bonneval continuent de nous émerveiller avec leur chocolat !
Et pour découvrir/acheter les chocolats de l’abbaye de Bonneval ?
Pour goûter tout ça, le mieux est de se rendre sur place à l’abbaye : Abbaye de Bonneval, Route de l’Abbaye de Bonneval, 12500 Le Cayrol. Mais si c’est un peu loin, cliquez ici pour acheter les chocolats de l’abbaye de Bonneval (boutique en ligne).
Photos : DR
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La vraie adresse de la boutique en ligne de l’abbaye, c’est ici: https://mag.abbaye-bonneval.com