02/12/2014 – 18h00 Montpellier (Lengadoc-info.com) – Le politologue Jean-Yves Camus était à Montpellier à la salle Pétrarque hier soir pour une conférence sur « les radicalités politiques en France et la montée du Front National » organisée par l’Association Montpelliéraine pour un Judaïsme Humaniste et Laïque.
Le chercheur associé à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques a commencé par rappeler que « les électeurs du Front National ne doivent pas être considérés comme des citoyens de seconde zone. On ne peut pas mettre durablement au ban de la société ces gens là ». Selon Jean-Yves Camus, le Front National de Marine Le Pen n’est pas celui de son père. « Ils ne sont pas de la même génération », lui, a connu la Seconde Guerre Mondiale, les guerres d’Indochine et d’Algérie alors que Marine Le Pen « est de la génération de la télévision », « le logiciel anti-FN des années 1990 ne fonctionne plus ».
« Il y a eu un changement de mentalité considérable, aujourd’hui le FN veut réellement prendre le pouvoir » d’où la dédiabolisation, car pour y arriver, « il faut respecter un certain nombre de codes ». Aujourd’hui, « face au PS et à l’UMP, le FN se porte très bien ». Bien sur « il y a des tendances différentes mais pas de division réelle ». Enfin, « le FN attire les jeunes » alors que « les autres formations politiques ne leur donnent pas autant de responsabilités »
Des propos qui, lors des questions du public, qui visiblement ne s’attendait pas à ce discours, ont valu de nombreuses critiques à Jean-Yves Camus accusé d’être trop complaisant envers le FN notamment lorsqu’il déclare que « Marine Le Pen n’est pas antisémite ». Le politologue qui ne cache pas son engagement socialiste (il travaille pour Anne Hidalgo à la mairie de Paris) a rappelé qu’il avait l’obligation d’être objectif, « je suis un chercheur, pas un procureur ».
Photo : DR
Lengadoc-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
Le vent tourne …