23/04/2020 – 14h40 Montpellier (Lengadoc Info) –Le confinement de près de la moitié de la population mondiale en raison de la pandémie du coronavirus ne peut qu’entraîner une crise économique d’une ampleur considérable. Or la première étape de cette crise pourrait bien être en train de se jouer actuellement aux Etats-Unis autour de la question du Pétrole.
Les prix du pétrole s’effondrent
Qui l’eut cru ? Alors que depuis des années les économistes et spécialistes de la question prévoient une raréfaction du pétrole, le monde connait aujourd’hui une surproduction qui fait chuter les prix et déstabilisent les états producteurs.
Car qui dit confinement dit baisse de la consommation, à commencer par la consommation d’essence. Mais la production de pétrole, elle, ne diminue pas pour autant car il est difficile de réduire la production d’un puit de pétrole. Résultat des courses, les stocks augmentent considérablement et les prix chutent.
Ainsi, faute de moyens de stockage, le prix du baril de WTI (pétrole américain) est passé de 64 $ en début d’année à -37,63 $ ce lundi soir ! Si le lendemain les prix sont repassés dans le positif, ils sont très en-dessous de ce qu’ils devraient être.
Le baril de Brent (pétrole européen), quant à lui, a semblé mieux résister dans un premier temps mais désormais son prix connait une chute importante et a atteint ce mercredi son plus bas niveau depuis 1999.
La crise renforcée par les enjeux géopolitiques
Mais le coronavirus n’est pas le seul responsable de cette chute des prix au niveau mondial. Au début du mois de mars, alors que la pandémie commence a faire ressentir ses premiers symptômes économiques, les pays producteurs décident de réduire la production de pétrole afin de maintenir les prix.
Mais la Russie refuse alors d’y participer. Le but est simple, lancer une offensive sur le pétrole de schiste américain qui a besoin d’un prix du pétrole élevé pour être rentable. Conséquence immédiate, l’Arabie Saoudite décide de contrer la stratégie de Vladimir Poutine en augmentant de manière considérable sa production également.
Si cette partie de poker entre russes et saoudiens ne peut durer bien longtemps, le mal semble déjà fait et les conséquences économiques mondiales pourraient être profondes à commencer par les Etats-Unis. Le secteur du pétrole de schiste qui garantie l’indépendance énergétique du pays est aujourd’hui menacé et des milliers d’américains risquent de se retrouver au chômage.
Mais si les Etats-Unis, la Russie ou l’Arabie Saoudite disposent de ressources qui leur permettront de faire face à la crise, la situation risque d’être plus catastrophique pour des Etats plus fragiles. Le Venezuela et l’Iran, déjà en grande difficultés économiques et connaissant d’importants troubles sociaux, sont aujourd’hui au bord de l’explosion. L’Algérie et l’Irak pourraient également vaciller ainsi que les pays producteurs du Golfe de Guinée.
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